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Coronavirus : "J’assume", déclare Edouard Philippe après les accusations d’Agnès Buzyn.  Et ça veut dire quoi "J’assume" ?
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Il vaut mieux être sourd que d’entendre ça…

Rien. Strictement rien.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Agnès Buzyn a bien des torts. En pleine crise du coronavirus, elle a quitté son poste de ministre de la Santé pour tenter de ravir à Anne Hidalgo la mairie de Paris. Alors que le virus galopait, faisant des ravages dans les corps et dans les têtes, elle a continué à faire campagne comme si de rien n’était.

C’était déjà suffisant pour la brûler. Et elle a - elle-même - ajouté des fagots à son bûcher en accordant un entretien dévastateur au Monde. Dès janvier, dit-elle, elle a alerté Macron et Philippe sur les dangers du coronavirus: elle n’a pas été écoutée. Dès janvier elle a, toujours selon ses dires, préconisé l’annulation des municipales: elle n’a pas été écoutée. Alors pourquoi y est-elle allée?

Il était donc assez logique et inévitable qu’on dise du mal d’Agnès Buzyn. On ne s’en est pas privé. Et ici même sur Atlantico. Elle était en pleurs alors qu’elle se confiait à la journaliste du Monde. Pourquoi n’a-t-on pas essayé de croire à la sincérité d’une femme qui s’est souvenue - bien tard - qu’elle était médecin avant d’être ministre puis candidate à la mairie de Paris ?

Se sentant visé, Edouard Philippe a déclaré : «  J’assume ». Bien sûr que le temps n’est pas à la polémique. Les morts du coronavirus sont autrement plus importants que les propos d’Agnès Buzyn ou le « j’assume » du Premier ministre. Cet article n’aurait donc pas eu lieu d’être si Edouard Philippe avait gardé le silence.

Mais il a parlé. Alors parlons nous aussi. « J’assume » veut dire normalement :  « je suis responsable et je demande à être jugé comme tel ». Ou alors : « j’ai une dette et il me faut la rembourser ». Chez Edouard Philippe son « j’assume » veut dire simplement : «  et maintenant on passe à autre chose ». Circulez, il n’y a rien à voir…

La population française et les populations européennes en général souffrent du coronavirus. Elles souffrent aussi d’un déni qui alimente les rumeurs complotistes les plus folles. Un langage de vérité ne pouvait faire que du bien à un moment où les sociétés vacillent, déséquilibrées. La présidente de la Commission Européenne Ursula Von der Leyen l’a bien compris : « nous les politiques, y compris moi-même, avons sous -estimé les dangers de la pandémie » a-t-elle déclaré. Edouard Philippe se serait honoré en parlant comme elle. 

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