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"Que va faire l'UE face au chantage d'Erdogan ?" se demande un article paru sur Atlantico. Voici la réponse des Européens : on paye !
©ADEM ALTAN / AFP

Par ici la monnaie…

Le savoir-faire du numéro un turc est incontestable. S'agissant de celui de la Commission de Bruxelles on hésite entre "incompétence" et lâcheté".

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le jeu est connu. Comme au poker quand on triche, Erdogan a dans sa manche des as qu'il utilise opportunément pour rafler la mise. En vertu d'un accord passé avec l'Union européenne il garde plus de trois millions de réfugiés syriens chez lui. Pour cela il a été grassement payé : plus de six milliards d'euros !

Un pactole dont on sait que les malheureux Syriens, ne profitent guère. Les rapports du HCR sur les camps de réfugiés en Turquie sont accablants : misère, malnutrition, manque de soins. Mais l'UE s'en satisfait. Elle a payé pour que ces réfugiés restent chez Erdogan et ne viennent pas chez nous.

Le président turc est un maître chanteur roué et expérimenté. Quand le soutien des Européens n'est pas à la hauteur de ses désirs, il menace d'ouvrir ses frontières et de laisser déferler les réfugiés sur la Grèce, c’est-à-dire chez nous. Dans un premier temps les Européens s'offusquent. "L'attitude d'Erdogan est cynique" s'est indigné Jean Yves Le Drian.

Mais c'est le deuxième temps qui est le plus intéressant. En effet, l'UE vient d'annoncer qu'elle allait verser 500 millions d'euros supplémentaires à la Turquie ! Six milliards c'est bien, six milliards cinq cent millions c'est encore mieux. Erdogan a soif. Cela suffira-t-il à le désaltérer ?

Pour faire bonne mesure - car tant qu'à être couché autant être complètement à plat ventre – les Européens ont fait également savoir qu'ils allaient accorder aux ressortissants turcs des facilités de visas. Ainsi au lieu de caracoler en Syrie ou il tue, ils viendront en Europe (sans armes il est vrai).

L'UE n'a pas grand-chose à voir avec l'Europe. Ou plutôt l'Europe ne peut en rien se reconnaître dans l'UE. Notre continent a donné au monde plus d'écrivains, de poètes, de compositeurs, de savants et d'inventeurs que tous les autres continents réunis. De quoi être fier. Mais les comptables de Bruxelles n'ont que faire de cet héritage.

En 1683, les armées du sultan turc étaient aux portes de Vienne. Les Européens s'unirent pour les combattre. Ils mirent en déroute leurs adversaires et l'Europe ne devint pas ottomane. Aujourd'hui les Turcs sont allés plus loin : ils sont à Bruxelles.  

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