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Affaire Mila : alors Ségolène Royal, pas un mot sur les menaces de mort et de viol dont l’adolescente fait l’objet ?
©ERIC PIERMONT / AFP

Hontitude …

Ségolène Royal a été candidate aux présidentielles de 2007. Elle veut l’être à nouveau en 2022. C’est pourquoi l’ex-ambassadrice des pôles fait très attention à ce qu’elle déclare.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ségolène Royal est une femme politique avisée. Et elle a une solide expérience politique : ainsi elle sait très bien ce qu’il faut dire et ne pas dire. Et à quel moment. En bonne tacticienne elle a jugé que le moment n’était pas opportun pour être solidaire d’une jeune fille menacée de mort et de viol. 

Ségolène Royal était interrogée sur la tragédie vécue par Mila. Il n’est pas dans ses habitudes de céder à la dictature de l’émotion. Cela lui est facile car elle n’en a aucune. Elle a donc évité de tomber dans le piège compassionnel qui lui était tendu. 

Ségolène Royal s’est s’interrogée - naïvement ? - sur le discernement d’une jeune fille en « pleine crise d’adolescence ». Elle a admis que la critique d’une religion était légitime mais pas « l’insulte ». Et pour compléter sa démonstration elle a lancé que Mila aurait du faire preuve de « respect ». 

À notre grand regret, nous allons manquer de respect à Ségolène Royal. Ses propos ne sont pas respectables : ils sont honteux et lâches. Quelques considérations électoralistes n’y sont pas étrangères : la meute qui hurle contre Mila vote ! 

Puis, comme toujours quand elle en fait trop, Ségolène Royal s’est laissée aller à une accablante niaiserie. « Que n’aurait-on pas entendu si Mila avait dit la même chose (que sur l’islam) sur ses proches, ses amis, ses camarades. Il faut du respect ». On aurait simplement dit que « mon doigt dans son trou » c’est juste un langage répandu chez les adolescents. 

Et on se serait demandé si, par mesure de représailles, « ses proches, amis, camarades » ainsi visés l’auraient menacé de viol et de mort. Pour rendre sa pensée encore plus limpide Ségolène Royal qui a des principes a ajouté : « je ne tiens pas à ériger Mila en parangon de la liberté d’expression ». Pour notre part nous ne pouvons pas ériger Ségolène Royal en parangon du courage et de l’intelligence. Son courage est celui des forts avec les faibles. Son intelligence s’arrête là où commence sa bêtise : chez elle la frontière entre les deux est souvent ténue.

Quand elle a été nommée ambassadrice des pôles, elle a du certainement présenter ses lettres de créance au roi des pingouins. Avec sa déclaration elle les présente au peuple français. On est en droit de les refuser. 

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