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Courrez vite acheter « Nos ancêtres les Arabes » !
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Pour bien commencer l’année 2020

Ce livre vous ouvrira les yeux sur la dette que nous avons contractée à l’égard de leur langue. Elle vous permettra enfin d’accéder au vivre ensemble.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Nos ancêtres les Arabes  de Jean Pruvost date, il est vrai, de 2017. J’étais hélas, passé à côté. Car je me goinfrais bêtement des aventures d’Astérix le Gaulois. Je n’avais d’yeux que pour la belle Falbala. Et j’aimais écouter le barde Assurancetourix qu’on faisait malheureusement taire.

Nous étions là en plein dans la tradition de « Nos ancêtres les Gaulois » qui sous la IIIe puis la IVe république formata les enfants afin de les priver de toute autre culture enrichissante. Heureusement c’en est fini de cette triste période. Et maintenant nous accédons enfin à une autre culture Toutatis ayant été chassé au bénéfice d’un autre dieu.

France Culture, que j’ai écouté en podcast, a longuement assuré la promotion du livre de Jean Pruvost. Car cette radio est ouverte à toutes les cultures mais avec une préférence marquée pour l’une d’entre elles. Et ce n’est pas la culture française. Cette dernière en effet ne permet pas de voir l’autre dans toute sa singularité attachante.

Jean Pruvost expliquait que : « la langue française ne compte qu’à peine 100 mots qui viennent du gaulois alors qu’elle en a plus de 500 qui sont d’origine arabe » ! Nous passerons – car nous ne voulons pas polémiquer – sur le fait qu’après la défaite d’Alésia, le gaulois a quasiment disparu de la Gaule latinisée. C’est le latin donc qui a été parlé par les descendants d’Astérix et d’Obélix.

La place et le temps nous manquent pour donner la liste exhaustive des glorieux 500 mots sortis de l’oubli par Jean Pruvost et France Culture. En voici quand même quelques-uns. Babouche, tasse, couscous, café, mosquée, sourate, harem. Voilà qui est beau. On pourrait continuer cet exercice avec d’autres langues. Et en faire d’autres livres. Mais ce n’est certainement pas Jean Pruvost qui les écrira. Et à supposer qu’ils soient écrits il ne faut pas attendre que France Culture en vante les mérites.

Du russe nous tenons vodka, blini, caviar, hourra, mammouth etc…  « Nos ancêtres les Russes » ? A l’anglais, nous devons, entre autres, sandwich, traveling, week-end, cow-boy, parking, happy end… « Nos ancêtres les Anglais » ?  Nous sommes redevables à l’italien de piano, spaghetti, aquarelle, aggiornamento, pantalon… « Nos ancêtres les italiens » ?

Nous comprenons que le livre de Jean Pruvost est un catéchisme qui doit nous permettre de nous rapprocher de certaines populations souffrantes.  Quelques lignes encore sur deux mots d’origine arabe. L’un c’est « sarrasin ». Il désigne communément un blé noir. Mais aussi des hommes qu’un affreux islamophobe massacra à Poitiers. Il est donc à proscrire. L’autre, c’est « harem ». Il est attirant car il évoque tous les charmes érotiques de l’Orient disparu. Le harem n’est plus. Et j’en demeure inconsolable.

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