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"Le délicieux malheur français" de Denis Olivennes : la mélodie du malheur, notre berceuse préférée
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Atlanti-Culture

Yann Kerlau pour Culture-Tops

Yann Kerlau pour Culture-Tops

Yann Kerlau est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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"Le délicieux malheur français" 

de Denis Olivennes 

Editions Albin Michel, 256 pages

RECOMMANDATION
Bon


THÈME
Tout va de mal en pis en France, nous le savions déjà. Des gilets jaunes aux Black Blocks, de l’Islam à Emmanuel Macron, nous n’ignorons rien des montagnes russes d’un pays absorbé par l’autopsie de sa dégringolade et l’étude du nombril de ses 64 millions d’habitants. Ce qui nous manquait, c’était les raisons du Délicieux malheur français. Denis Olivennes s’y est attelé avec l’ardeur de mise pour pourfendre le clan des pleureuses et celui des Alceste de tout poil. Non aux négationnistes et comment préparer l’avenir d’une enfant trop gâtée nommé France.

POINTS FORTS
Chercher le pourquoi du mal français est méritoire en un temps où les funérailles de la France ont cessé de passionner les foules. En s’attaquant à la réanimation de la République et à la relance du poussif ascenseur social, Denis Olivennes sera-t-il le nouveau Don Quichotte ou un Till Eulenspiegel bravant ses ennemis ? Ses titres de chapitres : La fabrique de la défiance, La préférence française pour le chômage, Les champions de l’incivisme, Les individus contre la nation pourraient aussi bien faire de lui un Saint Sébastien percé de flèches. Ce serait mal le connaître.

POINTS FAIBLES
Bien que tirée des données de l’OCDE, du FMI, d’Eurostat et de l’Insee, la lecture de 45 derniers tableaux de chiffres pourrait épuiser les lecteurs allergiques à l’escalade des classifications et des pourcentages. Fort heureusement, l’éditeur les a gentiment regroupés dans les quarante dernières pages dont la lecture reste facultative quoique nécessaire.

EN DEUX MOTS 
Sous la plume de l’auteur, les études sociales, humaines, politiques et économiques se volent la vedette dans un pamphlet bien ficelé, documenté et tonique. La fierté française y croise le fer avec les champions de l’incivisme et les tenants de l’éternel modèle français qui a autant d’actualité que la température qu’il faisait en l’an 200 avant notre ère.

UN EXTRAIT
“ La France, c’est une histoire, c’est une géographie, mais c’est aussi, et peut-être d’abord, une sensibilité dont la culture est l’expression. Si la France a un corps, elle a aussi une âme…La culture, c’est ce qui nous unit, nous, Français, et ce qui nous distingue des autres, sans pour autant que cette distinction soit exclusive, sectaire, hostile. Au contraire, nous atteignons l’universel depuis le particulier. 

Notre pays est devenu une gigantesque association de détestation mutuelle….je veux comprendre. Comprendre ce qui me paraît être la fin d’un cycle et, je l’espère, l’aube d’une nouvelle époque de notre histoire nationale qui ne serait plus tristement bercée par la mélodie du malheur.”

L'AUTEUR
Normalien, agrégé de lettres modernes, énarque, Denis Olivennes fut, en 1992, conseiller du  ministre de l’économie et des finances, puis du Premier Ministre Pierre Bérégovoy. Directeur général d’Air France, puis président directeur général de NC Numéricable, il prend la présidence de Canal + qu’il quittera pour le groupe PPR (renommé Kering) pour y diriger la Fnac jusqu’en 2008. Après un intermède de deux ans au Nouvel Observateur où il occupe les postes de directeur général délégué et de directeur de la rédaction, il rejoint le groupe Lagardère où il prend la présidence d’Europe 1, puis celle de Lagardère Active qu’il quitte en 2018. Complétant cette brillante carrière professionnelle, Denis Olivennes est l’auteur de L’impuissance publique avec Nicolas Baverez (1989, Calmann-Lévy), La gratuité, c’est le vol – Quand le piratage tue la culture (2007, Grasset), Mortelle transparence (2018 – Albin Michel).

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