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"Jeanne d'Arc était à peine plus âgée que Greta Thunberg et Gavroche nettement plus jeune" : le naufrage de Libération !
©NICHOLAS KAMM / AFP

Au revoir ou adieu ?

Quand un journal meurt, il n'y a pas lieu de se réjouir. Mais quand un malade grave se prétend en bonne santé c'est Inquiétant.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Laurent Joffrin aime Greta Thunberg. Il a 67 ans (pour éviter toute mauvaise interprétation je précise que j'en ai plus). Elle a 16 ans. Quand on a les années du directeur de Libération, on a besoin d'un élixir de jouvence. Greta aide Laurent à se sentir jeune… 

Dans un éditorial, il s'en prend méchamment à deux "vieux" – Ferry et Finkielkraut -  insensibles aux attraits de la jeune Suédoise. Avec cette formule qui se veut assassine. "Ce qu'il y a d'amusant chez cette jeune Greta Thunberg c'est qu'elle a l'art de faire sortir les réacs de leur trou comme les souris attirées par un morceau de fromage".

Et il enchaîne avec une emphase dont l'excès laisse pantois. "Jeanne d'Arc était à peine plus âgée que Greta Thunberg et Gavroche nettement plus jeune". Jeanne d'Arc sauva le royaume de France et mourût sur un bûcher à Rouen. Gavroche, immortalisé par Victor Hugo dans les Misérables, tomba sur une barricade sous les balles des soldats de Louis Philippe. Des destins qui ont bien peu à voir avec celui de Greta Thunberg et d'ailleurs on ne le lui souhaite pas. Il ne reste plus à Laurent Joffrin qu'à écrire un livre sur la Gavrochette suédoise. Il l'appellera La Misérable. 

On ne fera pas l'injure au directeur de Libération, homme cultivé, de penser qu'il croit un seul mot de ce qu'il a écrit. Il est simplement contraint de faire plaisir à ses lecteurs, qui, de moins en moins nombreux, vieillissent eux aussi. Libération vend à peine 60.000 exemplaires.

Le directeur de Libération a certainement lu les textes de Jacques Kayser, un grand professeur de journalisme. Une de ses formules est restée célèbre : "le rôle du journaliste est de mettre en clair le discours confus et contradictoire de son lecteur". Il y a là une évidence : quand on fait un journal de cul, on ne propose pas à ceux qui l'achètent les horaires des messes à Saint-Augustin…

Donc, prévoyant et précautionneux, Libération se penche vers ses lecteurs : ce faisant le journal est amené à se pencher très, très bas ! Car le discours de ses lecteurs n'est ni "confus", ni "contradictoire". Bien au contraire il est limpide, de cette limpidité qui est la marque des cerveaux atrophiés. 

Ils aiment l'Islam par haine de la civilisation chrétienne. Ils s'inclinent devant les Noirs parce que nous les avons colonisés. Ils font la révérence devant les Arabes car les Israéliens martyrisent leurs frères en Palestine. Ils en veulent aux "réacs" (Ferry et Finkielkraut cités par Joffrin) : ces derniers en effet écrivent des livres qu'ils sont dans l'incapacité de lire. 

Et Libération, compagnon fidèle, les accompagne. Le journal, une péripatéticienne affamée arpente tous les trottoirs possibles en guise de chair fraîche. Le problème est que ce journal, qui fut jeune, irrévérencieux et stimulant dans les années 1960, ne trouve plus preneur pour ses charmes. Il a  largement dépassé sa date de péremption.      

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