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Affaire Legay : le procureur de Nice a disculpé la police "ne voulant pas embarrasser Macron" !
©Valery HACHE / AFP

Petits arrangements avec le droit

Entre le magistrat niçois et le président de la République, il y a eu une belle et émouvante synchronisation.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le 23 mars dernier, Geneviève Legay, 73 ans, était grièvement blessée par une charge policière lors d'une manifestation des Gilets jaunes, à Nice. Pendant plusieurs jours après, la réalité de cette charge policière fut niée.

Il se murmura que Geneviève Legay avait été bousculée par les Gilets jaunes avec lesquels elle était. Et qu'elle avait simplement fait une mauvaise chute. Ces rumeurs infondées avaient une source au dessus de tout soupçon : le chef de l'état lui même.

Macron était très pressé de mettre un point final à une affaire qui avait suscité une grande émotion et qui lui faisait du tort. Le 25 mars, donc, il déclara que Geneviève Legay « n'avait pas été en contact avec les forces de l'ordre ». Et, avec un brin de goujaterie, il lui conseilla de s'abstenir à l'avenir de manifester...

Le président de la République avait fait vite, très vite, puisqu'il s'était refusé à attendre les résultats de l'enquête diligentée par le magistrat niçois. Ce dernier tint une conférence de presse quelques heures après les déclarations de Macron.

Que pouvait-il dire, le pauvre homme, après que Jupiter eut parlé ? Au mensonge de Macron, il ajouta le sien, disculpant les forces de l'ordre. En effet, pour traiter le président de la République de menteur, il faut une sacré dose de courage...

Le magistrat a été entendu par sa hiérarchie. Et d'après Le Monde, qui s'est procuré le compte rendu de son audition, il a reconnu avoir tronqué la réalité « pour ne pas embarrasser » Macron. Impossible, a-t-il dit, de présenter « deux versions des faits par trop divergentes ».

Il y a, en France, une magistrature couchée. Le président de la République, lui, est toujours debout. Si le procureur de Nice s'en était tenu à sa version du 25 mars, sûr qu'il aurait eu une promotion. Avec ses aveux, il voit cette perspective s'envoler.

P.S. : Le procureur de Nice et le président de la République ont tous deux prêté serment concernant leurs fonctions respectives. Ils doivent connaître le sens du mot « parjure ».

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