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"Casanova - Le pardon" de Christian Rome : pas à la hauteur du personnage
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Atlanti-Culture

Louis-Bertrand Raffour pour Culture-Tops

Louis-Bertrand Raffour pour Culture-Tops

Louis-Bertrand Raffour est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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THEATRE 

CASANOVA - LE PARDON

De Christian Rome

Mise en scène: Jean-Louis Tribes

Avec Marie-Christine Adam  et  Alain Sportiello

INFORMATIONS

Théâtre du Lucernaire - 53 rue Notre Dame des Champs - 75006 Paris

Jusqu'au 11 août 

A 19h du mardi au samedi, dimanche à 16h.

Durée : 1h10

Réservations : 01 45 44 57 34 /http://www.lucernaire.fr

RECOMMANDATION

BOF

THEME

1770, un soir d’hiver à Dresde, le sulfureux Giacomo Casanova, 45 ans, retrouve sa mère, l’élégante actrice Zanetta Farussi, 65 ans, comédienne, comédienne délaissée, qui connut son heure de gloire avec Goldoni. L’orage gronde, une tempête semble s’annoncer.

Élevé par sa grand-mère, le célèbre vénitien s’est toujours senti abandonné et dédaigné par sa ravissante génitrice. La mère et le fils n’ont fait que se croiser et ils ne se connaissent pratiquement pas, si ce n’est à travers leur réputation réciproque.

Dans l’atmosphère crépusculaire d’une chambre éclairée à la bougie, la mère et le fils, la femme et l’homme, meurtris par la vie, se cherchent, se défient, s’exposent et peut-être se pardonnent dans une nuit où planent la mélancolie des choses finissantes et l’ombre de la mort.

POINTS FORTS 

Le décor et la scénographie : a lui seul et malgré une grande sobriété, il crée l’étrange atmosphère d’une pénombre crépusculaire, l’illusion d’un lieu de rencontre et de séduction. On est dans  le faux et et tout masque avec élégance la moindre lumière de vérité. Un bon point pour la musique, méditerranéenne, faite de fragilités et de croisements.

Marie-Christine Adam incarne une Zanetta Farussi, femme définitivement blessée et mère déchirée et séduite. Son jeu traduit élégamment la double ambiguïté du personnage et de la situation.

POINTS FAIBLES

Le texte : c’était probablement une belle idée que ‘d’inventer’ le personnage d’une mère pour Casanova. C’était aussi une belle promesse que d’organiser cette rencontre, par une nuit d’orage. Las ! Le compte n’y est pas. Point de recul ! Point d’élévation ! Tout n’est que frôlé, à peine abordé et, oserais-je dire, téléphoné. Le XVIII° siècle brillant et libertin, dont Casanova fut une icône, frémissait dans la découverte de libertés insoupçonnées , dans la quête incessante d’authentiques réponses à d’existentielles questions, un feu d’artifice qui éclairait le monde, un bal de l’intelligence et de la séduction. Rien de tout cela sur scène, juste un masque, un pauvre loup retrouvé par terre, au petit matin dans la salle de bal; avec un avant goût d’inceste. Dommage.

EN DEUX MOTS... 

« Mehr Licht ! Mehr Licht ! » (« Plus de lumière ! Plus de Lumières ! »)

Gœthe (contemporain de Casanova)

UN EXTRAIT

Zanetta : Et toi ? Parle-moi de toi ! En dehors de tes maîtresses, as-tu des amis ? On dit que tu as fréquenté de beaux esprits. Ce Monsieur de Voltaire, comment est-il ?

Giacomo : Un philosophe... De bonnes idées, mais pas toujours en accord avec ses actes. Enfin, courageux quand même, il ne craint pas de s’attaquer aux puissants.

L’AUTEUR

Romancier, nouvelliste, dramaturge, Christian Rome a travaillé dans le cinéma avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Auteur d’une quarantaine de nouvelles et de nombreuses adaptations théâtrales, il a notamment publié La Danse du Jaguar, L’Écran déchiré, L’Heure du Poète, La Phrase de sa vie et autres nouvelles. Éditeur et directeur de collection, il anime également des ateliers d’écriture et des formations au scénario. Il a obtenu le Prix des Éditeurs du Quartier Latin pour Vertige, dans le recueil Souvenirs du Quartier latin (2016, Pippa).

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