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"Marine Le Pen c'est le peuple".  Mais qui a bien pu dire ça ? Gérald Darmanin !
©LUDOVIC MARIN / AFP

Debout les damnés de la Terre

Il a bu quoi, le ministre des Comptes publics ? Une potion magique révolutionnaire.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Voici sa phrase complète tirée d'un entretien qu'il a accordé au Point. "Le clivage conservateurs-progressistes ne doit pas se transformer en clivage patriciens-plébéiens, les bourgeois et les élites étant la majorité présidentielle et le peuple étant le Rassemblement National". Un constat lucide déjà énoncé par toutes les enquêtes sociologiques.

Il est patent en effet que Marine Le Pen a engrangé la majeure partie des suffrages de l'électorat populaire. Et que ce sont les bastions traditionnellement ancrés à droite qui ont voté pour la liste macroniste aux Européennes. Mais l'analyse de Darmanin, même si elle est juste, est étonnante dans sa bouche.

Dire que Marine Le Pen est plébiscitée par le peuple constitue, pour le moins, un crime de lèse-Macron. C'est adouber la présidente du Rassemblement National de la plus enviable auréole qui soit : celle qui représente le peuple. On peut discuter certes de ce qu'est le peuple. Pas sûr qu'il soit tout entier au Rassemblement National. Ce parti peut simplement se targuer d'être le premier parti ouvrier de France, ce qui n'est pas rien.

Pas sûr que les propos de Darmanin fassent très plaisir au chef de l'Etat, renvoyé à sa fonction de président d'une start-up. Ils raviront, en revanche, Marine Le Pen intronisée petite mère du peuple. On se demande ce qui a pris à Darmanin de casser ainsi la délicate et raffinée porcelaine de LREM.

Peut-être était-il lassé de fréquenter les bourgeois BCBG et les bourgeois-bohème du parti gouvernemental ? Sans doute aussi s'est-il inquiété de l'aveuglement des siens face à une certaine désespérance populaire ? On ne sait pas vraiment ce qui a pris à Darmanin. C'est pourquoi on attend avec impatience que le ministre des Comptes publics dise ouvertement à Emmanuel Macron qu'il doit cesser d'être le président des riches pour devenir celui des pauvres. Courage camarade Darmanin !

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