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"Le signal" : Stéréotypé et grand-guignolesque
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Atlanti-Culture

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey est chroniqueur pour Culture-Tops. 

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). 

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LIVRE

Le Signal
de Maxime Chattam
Ed. Albin Michel
740 pages

RECOMMANDATION 

A LA RIGUEUR

THÈME 

La Famille Spencer - une star de la Télé, un écrivain en mal d'inspiration, trois enfants… quittent New York pour un retour aux sources. Ils investissent La Ferme, grande bâtisse tapie au bord de la forêt, dans la petite ville de Mahigan Falls, voisine de Salem (…). Alors qu'elle s'installe, noue des amitiés, explore le "territoire", dans et autour de la maison, des phénomènes étranges, hostiles, viennent perturber la vie de la famille . Chacun en devient témoin ou "victime". Commence alors, menée par les ados, leurs parents, la baby-sitter, un flic malin, une enquête et un compte à rebours dont l'enjeu est de comprendre "le signal" émis par ces forces surnaturelles et… d'éviter le pire.

POINTS FORTS 

1- Une immersion longue dans un récit plutôt bien écrit, avec des personnages attachants dont le destin n'est pas écrit d'avance.
2- Une approche du phénomène paranormal assez inattendue (impossible d'en dire plus), à laquelle on pourrait (presque) croire.
3- Des scènes d'action à l'issue incertaine, qui vous tiennent en haleine.
4 - Une édition avec une belle tenue, assez "imposante", noire et argent pour 740 pages liserées de noir… pour créer l'ambiance !

POINTS FAIBLES 

1- Les "monstres" sont à faire rire tellement ils sont marqués par le folklore américain du genre : épouvantail qui "dégueule" des asticots et dont les mains sont des lames de fourches acérées, spectres humanoïdes flottants aux bras démesurés et griffus, ténèbres glauques, enfant difforme issu de l'ombre, Golem invisible au souffle glacial…… 
2- En conséquence, une impression de déjà vu, notamment dans l’œuvre de Stephen King (Carrie, Shining l'enfant lumière, romans d'horreur des années 70 adaptés au cinéma, qui rendirent célèbre leur auteur)
3 - La certitude assez rapidement acquise qu'après 4 pages d'un nouveau chapitre, s'il ne se passe rien "d'anormal", alors la surprise/la peur/la terreur/l'épouvante (au choix) vous attendent à la page suivante.
4- Bref, à moins d'avoir un imaginaire d'adolescent saturé -voire perturbé - par les films d'horreurs des années 80, la terreur annoncée risque de vous laisser de marbre...

EN DEUX MOTS  

La 4ème de couverture interpelle le futur lecteur en demandant si vous avez "déjà eu vraiment peur en lisant un livre" ? Clairement, pour une personne un tant soit peu mature, la réponse est assurément : pas avec ce livre ! Une nuance d'importance, car le roman peut plaire à un public jeune, pour autant que ces "jeunes" aient motivation à escalader les 740 pages de l'intrigue. Il faut lui reconnaitre son coté immersif, ses descriptions précises, parfois "gore", ses personnages assez crédibles. On peut comprendre celui ou celle qui voudra aller jusqu'au bout, au moins pour connaitre le destin des personnages. 
Bref, ce roman, dans l'œuvre prolixe de Chattam, est plutôt granguignolesque et réservé à un public qui se délecte des stéréotypes du genre.

UN EXTRAIT 

"Allongés parmi les herbes trop hautes du petit parc mal entretenu, les cinq adolescents tentaient de reprendre leur souffle, entre le houx et les frênes, sous le regard incrédule d'Ethan Cobb, lui même accoté à un vieux lampadaire pour se remettre. 
Dans leur dos, le muret qui les séparaient de la rivière en contrebas semblait presque trop petit pour contenir toutes les images déchainées qui remontaient du tunnel.
Ce n'était plus le doux bruissement de l'eau qu'Ethan devinait à présent, mais la rumeur insidieuse de toutes les horreurs qui se tapissaient le long de ses flots insensibles.
Tant d'échos inacceptables ricochaient contre sa raison en cet instant qu'il ne savait plus si c'était son corps ou sa santé mentale qui tentait difficilement de respirer". P 522

L'AUTEUR : 

Maxime Chattam est l'un des pseudonymes d'un romancier français, Maxime Drouot. Cet auteur, assez jeune (43 ans), qui aime les États-Unis, a fait des études de criminologie et doit sa première expérience littéraire à un séjour dans la jungle thaïlandaise. Depuis, il est reconnu comme un auteur très prolixe de thrillers, romans, nouvelles, et scenarii de bandes dessinées (La trilogie du Mal, éditée sous forme de roman entre 2002 et 2009). On trouve sous sa plume l'influence des maitres de l'épouvante, ou de "l'horror fiction", Lovecraft, Edgar Alan Poe, Bram Stoker, ou plus récemment  Ira Levin (Rosemary's Baby), WP. Blatty (L'Exorciste) ou Stephen King

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