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Ces manuels scolaires qui prônent la théorie du genre
©PATRICK KOVARIK / AFP

Bonnes feuilles

Esther Pivet vient de publier "Enquête sur la théorie du genre" (ed. Artège). Ce livre veut être un cri d'alarme, preuves à l'appui, au sujet de cette confusion qui se répand, et qui peut faire des ravages chez les enfants et les jeunes. Extrait 2/2.

Esther Pivet

Esther Pivet

Esther Pivet, polytechnicienne, mariée et mère de quatre enfants, est la coordinatrice du collectif VigiGender, qui assure un travail d'information auprès des parents et des enseignants sur la diffusion de la théorie du genre à l'école.

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Sciences de la vie et de la Terre 1res ES et L1

Le programme de SVT de 1res ES et L comporte un chapitre intitulé : « Devenir femme ou homme ». Les éditeurs de manuels ont profité de ce vaste libellé pour introduire un enseignement explicite des principes du genre.

Hachette réserve une page entière sur « Le genre, une construction sociale », où l’élève pourra lire que « la société construit en nous, à notre naissance, une idée des caractéristiques de notre sexe. Ce qu’on appelle le genre, c’est cette construction sociale autour du sexe », ou encore « Les rapports de genre se réfèrent à la distribution du pouvoir entre les femmes et les hommes dans un contexte donné », « Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. »

Dans le manuel Bordas, il est expliqué aux élèves que « si, dans un groupe social, il existe une forte valorisation du couple hétérosexuel et une forte homophobie, la probabilité est grande que la majorité des jeunes apprennent des scénarios hétérosexuels ». Il n’y aurait donc rien de naturel dans le désir charnel entre un homme et une femme.

Sciences économiques et sociales toutes 2des et 1re ES 2

Le programme de 2de inclut le chapitre « Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? » Les indications à l’usage du professeur mentionnent : « On montrera que la famille et l’école jouent chacune un rôle spécifique dans le processus de socialisation des jeunes. On prendra en compte le caractère différencié de ce processus en fonction du genre et du milieu social. »

Dans quasiment tous les manuels, les textes retenus présentent les différences hommes-femmes comme étant uniquement une construction sociale dont les parents – et même les professeurs – sont les responsables. Le manuel de SES 1re ES Nathan est un des rares à donner aussi des textes questionnant le postulat de la socialisation uniquement construite (cf. page 37).

Pour Magnard (2de) : « On ne naît pas femme, on le devient », fameuse phrase de Simone de Beauvoir, ou encore : « Naît-on fille ou garçon? », illustrant cette question avec un homme en jupe. Un texte précise que les comportements des parents avec leur enfant « contribuent à forger peu à peu des identités de genre qui, pour n’avoir rien de naturel, finissent par coller à la peau des garçons et des filles comme une seconde nature ».

Dans le manuel Hachette (2de), au sujet de l’attitude des parents et des éducateurs avec l’enfant, il est écrit : « Chacun va s’évertuer à lui inculquer son genre. »

Enseignement moral et civique au primaire et au collège

Le programme d’enseignement civique et moral du CP à la 3e prévoit d’apprendre à « respecter tous les autres et notamment [à] appliquer les principes de l’égalité des femmes et des hommes ». Un des moyens préconisés est « l’analyse de certains stéréotypes sexués à travers des exemples pris dans des manuels ou des albums de littérature de jeunesse ou le cinéma ».

De la 5e à la 3e  s’ajoutent la connaissance de soi et le respect de l’autre, en lien avec l’éducation affective et sexuelle, l’identité personnelle, l’identité légale, les différentes dimensions de l’égalité, les différentes formes de discrimination.

Le manuel Hachette (5e à 3e) écrit que les inégalités hommes-femmes sont présentes dans tous les domaines et amalgame allègrement différence et inégalité. Il qualifie ainsi « d’inégalités subies par les femmes » la prépondérance des hommes dans le bâtiment, tandis que les femmes sont majoritaires chez les sages-femmes. Autre « inégalité » subie par les femmes : la prédominance des hommes parmi les membres de la Fédération française de football. La femme est toujours présentée comme une victime, et donc en creux l’homme comme un salaud.

Le manuel Magnard 5e donne des chiffres montrant que les filles réussissent mieux au bac que les garçons, mais s’orientent davantage à l’issue vers les domaines paramédical et social que vers des formations d’ingénieur. L’explication donnée est la suivante : « On réserve aux garçons les filières scientifiques et techniques, aux filles des filières littéraires ou sociales […]. Aux petits garçons, on offre des jouets faisant appel à la réflexion, à la technique et à la découverte scientifique du monde; aux petites filles, quoi déjà ? Et si nos jouets influençaient nos choix professionnels? » Les métiers du médico-social choisis majoritairement par les filles sont ainsi dévalorisés dans les manuels. Les parents sont toujours montrés comme les fautifs de ce choix, eux qui auraient conditionné leurs enfants en leur offrant des jeux et en leur interdisant par ailleurs – sinon le raisonnement donné ne marche pas – de jouer avec les jeux de leur frère ou de leur sœur.

Sur le nouveau sujet de l’identité, le cahier d’activités Hatier 5e explique que « l’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence ». Ainsi, on explique aux élèves que l’identité se choisit. Dans le manuel Hatier, le sujet de « l’identité personnelle » est illustré par un texte sur une personne qui révèle son homosexualité, laissant ainsi penser que notre orientation sexuelle fait partie de notre identité, application directe de l’idéologie du genre.

Le manuel Hatier de 4e comporte le chapitre « Mieux se connaître pour mieux vivre ensemble », dans lequel est présentée une double page « L’éducation affective et sexuelle ». La page de droite donne un encadré « Coin philo » intitulé « Sexe, genre et sexualité », remarquable synthèse de l’idéologie du genre : Il ne faut pas confondre le sexe, qui définit notre identité biologique, et le genre, qui est notre identité culturelle. La sexualité renvoie à nos préférences et orientations amoureuses. Elle n’est pas déterminée par notre sexe, mais librement choisie.

Il est ainsi dit en creux aux jeunes que leur sexe ne dit rien de leur identité et n’a aucune signification, et que le désir charnel entre l’homme et la femme n’a rien de naturel. Sur la page d’en face sont présentées deux images : l’une avec un garçon et une fille amoureux (image du film LOL), l’autre avec deux garçons (image du film Quand on a 17 ans) et la légende suivante : « Quand on a 17 ans raconte l’histoire de deux garçons de 17 ans qui passent d’une relation fondée sur la violence à une amitié, qui devient une histoire d’amour. » Hétérosexualité et homosexualité sont ainsi présentées sur le même plan.

Même les mathématiques se mettent au genre

Voici un exercice du manuel de Terminale S Maths repères aux éditions Hachette. Il a été donné à réaliser dans une classe d’un lycée public du Pays de Gex :

Planète Herma

Les habitants de la planète Herma peuvent choisir, chaque jour, leur genre : masculin (M) ou féminin (F). On observe que, chaque jour, ⅓ des Hermiens qui avaient le genre masculin choisissent le genre féminin le lendemain et que ¼ de ceux qui avaient le genre féminin choisissent le genre masculin le lendemain. On considère la variable aléatoire Xn donnant le genre d’un habitant de Herma au jour n (en identifiant {M. ; F} à {1; 2}). Représenter la situation par un graphe et écrire la matrice de transition T associée. À l’aide d’une calculatrice ou d’un logiciel, calculer T10. En déduire la probabilité qu’un habitant de Herma, dont le genre était initialement féminin, le reste après 10 jours.

Extrait du livre d'Esther Pivet, "Enquête sur la théorie du genre", publié aux éditions Artège. 

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