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Brexit contre Gilets jaunes : le chaud et le froid soufflent sur l’immobilier parisien. Mais quel effet l’emporte ?
©PHILIPPE LOPEZ / AFP

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La capitale perd trois places dans le classement des villes les plus recherchées.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Hong Kong, champion du monde des villes les plus attractives. Devant New-York qui recule. Paris en 5e position tout juste devant Londres.

Quelles sont les 50 villes les plus recherchées pour leur immobilier ? Le réseau d’agences internationales de biens haut de gamme Barnes a fait son classement en répertoriant les attentes et envies de leur clientèle, investisseurs ou acheteurs avec un patrimoine supérieur au million de dollar. Une population sélective mais qui nous en dit beaucoup sur l’attractivité des mégalopoles. 

300 000 Français sont par exemple installés dans la capitale britannique dont beaucoup ne resteront vraisemblablement pas, en cas de sortie de l’Union européenne. Des Français inquiets de voir leurs démarches de retour et d’acquisition immobilière se compliquer au fur et à mesure que la date du 29 mars se rapproche, sans la perspective d’un accord stable. Paris semble être bien placée, mais les mouvements sociaux des Gilets jaunes ont, selon les analystes du secteur, clairement marqué un point d’arrêt à l’ascension de la Ville lumière. Jusqu’à quand ?

Le top 5 du classement est en tout cas chamboulé depuis quelques années.

Hong Kong, ville la plus recherchée du monde, ce qui fait d’elle la ville la plus chère (33 000 le mètre carré) et la plus grande concentration de millionnaires au monde. L’immobilier y est dopé par la bonne tenue de la place financière, qui fait d’Hong Kong le poumon économique de l’Asie. Les Chinois s’y plaisent et les Européens apprécient cette ville asiatique, mais cosmopolite et plus occidentalisée que les villes chinoises. La hausse des prix annuelle est cependant modérée, de 2 à 3% par année.

New York prend la deuxième position. New York, c’est la valeur refuge des investisseurs, toujours appréciée des Européens et des Asiatiques. Sur le plan de l’immobilier, Xi Jinping a marqué un point face à Donald Trump. La ville doit ainsi la perte de la 1ère place du podium à une mesure chinoise qui a freiné les investissements chinois à l’étranger et qui a rendu les acquisitions plus difficiles pour les ressortissants chinois, faisant légèrement baisser les prix.

Los Angeles termine le podium. L’immobilier continue de bénéficier de l’attractivité touristique de cette ville de la côte Ouest, visitée par plus de 46 millions de touristes en 2018. Elle est prisée à la fois des Américains comme des étrangers. Mais elle bénéficie aussi d’une réelle attractivité économique avec l’installation de nombreuses entreprises du digital – la Silicon Valley, bien plus au nord, commence, elle, à être trop surchargée.

Toronto confirme sa réputation de ville qui monte. Il s’agit bien du centre économique et culturel du Canada et sa localisation non loin de la frontière américaine lui est favorable. Elle est même devenue la 3ème plus grande concentration d’entreprises privées d’Amérique du Nord dans les nouvelles technologies et est surtout considérée comme la capitale mondiale de l’intelligence artificielle. Ce qui en fait une ville toujours en construction.

Paris pourrait se féliciter de sa première place de ville européenne et de sa cinquième place. Se féliciter de bénéficier de l’effet Brexit, avec le retour de familles qui s’intéressent de nouveau à l’ouest parisien et d’enchainer les records de vente et de hausse de prix, signes de son attractivité. Les transactions continuent d’augmenter, les prix aussi, à hauteur de 8%, ce qui reste un rythme plus élevé que la moyenne des autres villes, avec un phénomène de ventes flash (en moins de 72 heures) toujours d’actualité en 2018. Le prix moyen a cette année dépassé les 10 000 euros le mètre carré. Mais, Barnes considère que la ville a été pénalisée par les mouvements sociaux de fin d’année, « avec des promesses de vente annulées, des renoncements de déplacements de sociétés et des annulations de bail », explique Thibaud de Saint Vincent, son PDG. « Des efforts de plusieurs années perdues en un trimestre, l’attentisme est plutôt de rigueur à Paris ».

Londres devient sixième alors qu’elle a tenu pendant de longues années la première place du classement. C’est la nouvelle donne européenne : le règne de la capitale britannique touche bel et bien à sa fin. La dynamique baissière, causée par l’effet Brexit, est toujours en cours : une baisse des transactions de 10% par rapport à 2017 (qui accusait elle une baisse de 30% par rapport à 2016) et une baisse des prix de 25%, ce qui en fait une terre d’opportunités pour des investisseurs.

Aude Kersulec

JM Sylvestre

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