La période est insurectionnelle : et si tous les membres du gouvernement se mettaient à pratiquer le kung-fu ?

Brune Poirson est une charmante personne peu connue du grand public. Elle est pourtant secrétaire d'État auprès du ministre chargé de la Transition écologique. Mais ça n'a pas suffi à asseoir sa notoriété. C'est pourquoi, voulant sans doute sortir de l'ombre, elle a confié à Libération qu'elle s'était rendue à Shaolin (c'est quelque part en Chine et ça doit faire cher le billet d'avion) pour y suivre l'enseignement des maîtres du kung-fu. De ce stage, elle est revenue, selon ses confidences, avec neuf kilos en moins et un caractère et des muscles trempés dans l'acier. La vie politique est cruelle et le kung-fu est une arme souveraine pour faire face aux rivaux et aux adversaires.

Elle a déclaré que ça l'avait rendue mieux armée face "à la misogynie et à la machine bureaucratique". Machistes et bureaucrates, même combat ! Et si François de Rugy, son supérieur hiérarchique, était tenté par des gestes déplacés à son égard, il sait désormais à quoi s'en tenir. 

Mais il ne faut pas s'arrêter là. Tous les députés LREM, tous les membres du gouvernement, doivent se mettre à cette belle discipline guerrière. Et même Macron, puisqu'il n'a plus Benalla pour le protéger. Si Benjamin Griveaux, par exemple, avait appris le kung-fu, il n'aurait pas été obligé de fuir devant une horde de Gilets jaunes déchaînés. Cette pratique doit aussi être élargie aux policiers, aux gendarmes mobiles, aux CRS qui se font rosser par les manifestants.

Pour qu'il n'y ait pas de jaloux, l'État paiera des cours de kung-fu aux postiers agressés dans nos banlieues, aux pompiers qu'on caillasse à Bobibny et à La Courneuve, aux enseignants qui, dans les ZEP, se font insulter et frapper par leurs élèves. Mais je sens poindre chez vous une réelle inquiétude : et si les Gilets jaunes se mettent également au kung-fu ? La France à feu et à sang ? Non, non et non. Ce sera sympa et festif, comme dans un film de Bruce Lee.