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Exposition "Fernand Khnopff, le maître de l’énigme" : une scénographie étonnante, innovante et inspirante, pour un génie oublié
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Atlanti-Culture

Mathilde Saint-Sever pour Culture-Tops

Mathilde Saint-Sever pour Culture-Tops

Mathilde Saint-Sever est chroniqueuse pour Culture-Tops.
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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EXPOSITION

Fernand Khnopff, le maître de l’énigme


INFORMATIONS

Petit Palais 

Avenue Winston Churchill, 75008 Paris

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne le vendredi jusqu’à 21h

Jusqu’au 17 mars 2019


RECOMMANDATION

           EXCELLENT

THEME

Figure centrale du symbolisme et de l’art belge de la fin du XIXème siècle, que l’on reconnaît à ses visages fantomatiques qui vous regardent sans vous voir, Fernand Khnopff n’avait pas fait l’objet d’une rétrospective en France depuis plus de quarante ans. Le Petit Palais rompt cette année la malédiction avec une exposition qui rassemble non seulement les oeuvres les plus fascinantes de cet artiste timide, mais fait aussi montre de ce fameux art de vivre ‘’fin-de-siècle ‘’, ésotérique et mystérieux, qu’ont si bien décrit Huysmans ou Barbey d’Aurevilly. 

POINTS FORTS

• Louis Dumont-Wilden, essayiste belge contemporain de Fernand Khnopff, écrivait à son sujet : « L’art de Khnopff n’est pas un art de plain-pied. Il faut se donner la peine de monter les marches du temple et de frapper à la porte ». Interprétation littérale de cette remarque, la scénographie de l’exposition est conçue comme une reconstitution de la maison-atelier de Bruxelles bâtie par l’artiste en 1900, détruite en 1938, au sein de laquelle chaque pièce est dédiée à un thème. Poussant l’exercice plus loin encore, la rétrospective est jonchée de « stèles » desquels se diffuse un parfum associé à l’époque, et d’où l’on peut entendre jouer au loin un morceau de piano sur lesquels glissent des vers de Baudelaire : ces totems font référence à la notion d’art total, chère aux symbolistes, au sein duquel se répondent peinture, musique, littérature, pour créer un tout artistique idéal. Cette scénographie étonnante, innovante et inspirante, participe un peu plus à plonger le visiteur dans l’oeuvre, la vie et l’esprit de Khnopff. 

 • Du Sphinx à I Lock My Door Upon Myself, aucun des plus célèbres tableaux de Fernand Khnopff n’ont été oubliés, et chacun d’entre eux est remarquablement mis en avant et analysé, tout en restant intelligible aux plus novices. Mais en plus de ces chefs d’oeuvres, les amateurs de Khnopff et du symbolisme plus largement seront heureux de découvrir d’autres facettes, plus secrètes, de l’artiste : son travail des paysages, sa contribution au Palais Stoclet, son attrait pour les formats atypiques, sa maîtrise inavouée de la photographie qu’il réhausse au pastel ou aux crayons de couleur… 

• Enfin, le Petit Palais profite, avec finesse, de cette exposition pour dévier légèrement de son sujet et présenter l’esthétique fin de siècle à laquelle était associé Khnopff. Dans un salon-bibliothèque, le visiteur est invité à découvrir les autres grandes figures du symbolisme et notamment le personnage du Sar Péladan, écrivain et occultiste français, fondateur du Salon de la Rose + Croix, au sein duquel gravitait le tout Paris artistique de la fin du XIXème siècle, et qui mériterait à lui seul une rétrospective complète. 

POINTS FAIBLES

• Ce n’en est pas un, mais les amateurs d’un art plus naturaliste pourront être désarmés par l’oeuvre de Khnopff, quasi mystique, souvent abstruse, que son créateur lui-même ne parvenait pas à expliquer. 

EN DEUX MOTS

Amatrice de Fernand Khnopff depuis plusieurs années, je n’ai pas été déçue de cette exposition : une excellente redécouverte artistique et sensorielle de ce génie oublié, qui saura séduire connaisseurs et profanes

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