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Macron avait le choix entre se soumettre ou se démettre. Il a choisi de se soumettre…
©Base Joconde

Sauve qui peut

Pas sûr que ce soit suffisant. Un peu d'Histoire nous éclairera sur ce point.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Nous sommes en 1877. Le président de la République, le maréchal Mac Mahon, est monarchiste. Son principal adversaire, Léon Gambetta, est un républicain convaincu. La chambre ayant été dissoute, la campagne électorale bat son plein.

C'est alors que Gambetta lance à Mac Mahon son célèbre « Quand le peuple souverain aura parlé, il faudra vous soumettre ou vous démettre ». Les élections débouchent sur un parlement à majorité républicaine. Mac Mahon se soumet. Il nomme un président du Conseil issu des rangs de ses adversaires.

Puis, constatant son impossibilité à exercer ses fonctions, il se démet en démissionnant de son poste de président de la République. Entre Mac Mahon et l'actuel chef de l'Etat il y a un point commun : Macron lui aussi est monarchiste. Alors qu'il n'était pas encore à l'Élysée il avait déclaré : « les Français ont besoin d'un roi ». Philippe de Villiers le serra contre son cœur.

Macron bien sûr ne voyait pas d'autre candidat au trône que lui-même. Il devint roi en effet. Mais maintenant le roi est nu et son royaume se rétrécit comme une peau de chagrin. Chaque jour qui passe est riche en capitulations devant les gilets jaunes.

La dernière en date a une portée très symbolique et va bien au-delà de la taxe carbone. Préposé à hisser le drapeau blanc, Benjamin Griveaux a été amené à annoncer que le pouvoir n'excluait pas d'abandonner l'IFI (trois milliards d'exonérations fiscales pour les plus fortunés) !

Toute dignité oubliée, on se soumet. Car la France brûle. Et les flammes lèchent dangereusement les murs de l'Elysée.

Nous sommes légalistes et il ne nous viendrait pas à l'idée de souhaiter que Macron se démette. Reste que saisis par un syndrome insurrectionnel c'est ce que réclament les gilets jaunes. L'ivresse révolutionnaire de la victoire… Pour autant, n'oublions pas que Macron a été élu au suffrage universel.

Nous avons donc, et nous aurons, un président potiche. Sans pouvoir réel. Ballotté comme un navire en perdition au gré des vents de la contestation. Et en même temps fossoyeur de l'institution présidentiel. Mac Mahon résista pendant deux ans à sa majorité républicaine. Combien de temps Macron résistera-t-il aux gilets jaunes ? Mais aucune raison de s'inquiéter pour lui : s'il a besoin d'un boulot, il n'aura qu'à traverser la rue pour en trouver un (la formule est de lui). 

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