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Composer un gouvernement, 
le casse-tête de François Hollande…
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EDITORIAL

Pour former son nouveau gouvernement, le Président doit trouver un délicat équilibre entre ses soutiens, les souhaits des "éléphants" du PS et sa promesse de respecter la parité entre les différents ministres. Voyage dans la tête de François Hollande...

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Bon, ben ça y est. Je suis président de la République. Super. Top. Cool. Un président normal, je ne dois pas l’oublier. Mais ça veut dire quoi, au fait ? Etre le Chef de nos armées, avoir le contrôle de notre dissuasion nucléaire, négocier avec mes homologues européens, recevoir un coup de fil d’Obama, tout ça n’est quand même pas si normal

Pas le moment de gamberger. Il ne me reste plus beaucoup de temps pour former mon gouvernement et je ne suis même pas sûr de savoir qui je vais choisir comme Premier ministre. Ayrault n’est pas mal, mais avec son histoire d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui tourne mal, le barbu du Larzac qui a entamé une grève de la faim et lui qui s’entête… Et puis, j’ai un peu peur de cette vieille condamnation qui remonte à la surface. 6 mois de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende pour ne pas avoir lancé d’appel d’offres dans l’attribution d’un marché public, ça fait désordre. En même temps, je n’ai pas beaucoup de solutions de rechange. Martine ? J’entre tout de suite en cohabitation. Manuel ? Les Français semblent l’apprécier, il m’a bien aidé pendant la campagne, il est dynamique et autoritaire mon petit « Sarko » perso, mais un peu tendre quand même pour Matignon… Fabius ? Trop homme d’Etat, trop tard. Mosco ? Trop Fabius.

Je laisse tomber pour l’instant. Je vais m’occuper des régaliens. Avant les législatives, je n’ai pas intérêt à me mettre à dos les derniers éléphants. Laurent accepterait sans doute les Affaires étrangères mais Pierre en rêve. C’est quand même le premier à avoir lâché DSK pour me rejoindre. A voir. Bercy, ça au moins, c’est carré, je nomme Sapin. A Beauvau, Valls ou Rebsamen. A la Justice, j’ai le choix entre mon fidèle Vallini et cet emporté de Montebourg. Aïe ! J’ai dit « Moi, président de la République, je ferais la Parité » et j’ai pas casé une femme sur un régalien ! En fait, j’en ai pas beaucoup sous la main, talentueuses, expérimentées mais pas trop, avec qui j’ai envie de travailler… Il y a bien Ségolène mais Madâme veut entrer dans l’histoire en devenant la première femme présidente de l’Assemblée Nationale. Je crois que je vais être obligé de ressortir Guigou !

Bon, on verra les gros maroquins après. Avec EELV, ce sera facile. Quoique Duflot n’est pas très commode. Tiens, je vais nommer quelque part Yannick Jadot. Ca mange pas de pain, Jadot, il fait société civile. Enfin, c’est pas avec ça qu’on va faire la une du Monde… Mélenchon qui ne veut, rien, je préfère même pas y penser tellement je n’y crois pas. J’aurais bien pris Marielle de Sarnez, du Modem. Elle a un p’tit look gaucho, du caractère, c’est une femme, Bayrou serait content… Je ne peux même pas : j’ai dit que je ne ferai pas l’ouverture pour me démarquer de Sarko ! Des fois, je parle trop.

Allez, la nuit porte conseil. J’y verrais plus clair demain.

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