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PMA : va-t-on vers un nouvel eugénisme ?
©LOIC VENANCE / AFP

Bonnes feuilles

Dans "PMA : Le grand débat" publié aux éditions Michalon, Bénédicte Flye Sainte Marie rassemble les avis de nombreux experts de tous bords (médecins, biologistes, psychanalystes, juristes, sociologues) et offre un ouvrage pédagogique destiné à dépassionner le débat et remettre en perspective les arguments des deux camps. Extrait 2/2.

Bénédicte Flye Sainte Marie

Bénédicte Flye Sainte Marie

Bénédicte Flye Sainte Marie est journaliste spécialisée sur les questions santé et beauté. Elle a publié "Le pouvoir de l'apparence" aux éditions Michalon et "PMA le grand débat" chez le même éditeur.

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Parmi les menaces brandies par les ennemis à l’ouverture de la PMA, l’eugénisme se trouve lui aussi en bonne place. Selon les adversaires de cette réforme, déplacer l’objectif premier de cette discipline du médical vers le sociétal offrirait un terreau propice et implicite à une forme « douce, molle », « démocratique et sans souffrance » selon les expressions employées par le biologiste Jacques Testart, de cette méthode aux funestes relents, puisqu’elle a été mise en application lors des pires périodes de l’Histoire, notamment sous l’Allemagne nazie et dans l’Amérique des années 30, époque où furent menées de très vastes campagnes de stérilisation des handicapés, des délinquants et des individus malades.

Cette doctrine qui vise à favoriser la naissance de sujets sains en misant sur la biologie et la génétique est réprouvée à la fois par le Code pénal et le Code civil en son article 16-4 : « Nul ne peut porter atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine. Toute pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est interdite. » En sortant de son cadre actuel, thérapeutique, pour entrer dans le champ d’une médecine jugée comme de convenance car elle répond non plus à un besoin, ni à un problème physique, mais permet la réalisation d’un désir, celui d’avoir un enfant, la PMA porterait en effet en elle les graines de cette dangereuse dérive : le garde-fou de la nécessité curative étant aboli, tous les autres pourraient disparaître dans la foulée.

S’ils franchissent ce seuil, de gré ou de force, les praticiens de la reproduction seraient ainsi progressivement contraints de fabriquer des êtres vivants « à la carte ». « Lorsque le désir d’enfant devient totalitaire, et aboutit à s’affranchir de l’altérité sexuelle, à se procurer des gamètes anonymes (…), à considérer que l’enfant en question pourra se passer à vie de son père ou de sa mère, relégué au seul statut de fournisseur de gamètes, forcément l’enfant programmé est de moins en moins accueilli “pour ce qu’il est”, mais créé pour répondre à une demande. » s’émeut Blanche Streb, docteur en pharmacie et directrice de la formation et de la recherche de l’association pro-vie Alliance Vita, qui a publié il y a quelques mois Bébés sur mesure, le monde des meilleurs.

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