Atlanti-Culture
Vipère au poing : une adaptation très réussie d'un roman très sombre
THEATRE
INFORMATIONS
RECOMMANDATION
EXCELLENT
THEME
C’est donc une adaptation du roman d'Hervé Bazin, "Vipère au poing ». Ce roman, largement autobiographique, publié en 1948, raconte l’enfance de Jean, dit Brasse Bouillon, le narrateur, de ses deux frères, Freddie, dit Chiffe, et Marcel, dit Cropette, face à leurs parents: le père, juriste entomologiste, faible devant sa femme, dite Folcoche , aux méthodes d’éducation musclées et sadiques. Jean mène le combat contre sa mère avec haine et ruse, jusqu’aux tentatives d’assassinat qui se terminent à l’ avantage des enfants: ils sont enfin inscrits comme pensionnaires chez les Jésuites, qui remplacent avantageusement la série d’abbés-précepteurs, tous démissionnaires ou renvoyés par Folcoche. C’est une peinture très noire des relations familiales.
POINTS FORTS
1) L’atmosphère de haine dans cette famille étouffante est bien rendue dans cette pièce.
2) L’acteur, qui endosse tous les rôles, fait une remarquable prestation; il fait vivre le personnage de Brasse Bouillon, mais aussi tous les autres, avec réalisme et humour noir.
3) Ce choix de présenter un seul acteur pour tous les personnages est surprenant au premier abord, mais c’est finalement une réussite: en 1h15, il ne lasse pas le spectateur. Le soir où j'y suis allée, Il a d’ailleurs été longuement applaudi à la fin du spectacle.
4) L’adaptation est réussie: les nombreuses coupures dans le roman laissent intacte la ligne directrice et rendent limpide le combat frontal entre le héros et sa mère.
5) La mise en scène est simple, mais elle évite la monotonie. Et l’arbre qui occupe la scène, le taxaudier, joue bien son rôle multiple de refuge, de siège, de point d’observation…
POINTS FAIBLES
Il y en a peu, à partir du moment où on accepte de voir les cinq personnages de la famille, les abbés, la bonne, interprétés par un seul acteur. Au début, ce parti pris surprend, mais on s’y habitue, et le jeu remarquable d'Aurélien Houver fait de ce pari une réussite.
EN DEUX MOTS
Voilà une adaptation réussie d’un roman cruel, qui nous plonge dans les horreurs d’une vie familiale faite de haine et de méchanceté.
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