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Le secrétariat général du gouvernement (SGG) veille au service du Président
©LUDOVIC MARIN / AFP

Bonnes feuilles

Tout devait changer : allègement des normes, baisse des dépenses et des impôts... Mais dix-huit mois plus tard, la vérité est bien différente. Agnès Verdier-Molinié dresse dans cet ouvrage à travers de nombreux exemples souvent ubuesques, le tableau de l'ancien monde qui refuse de disparaître. Extrait de "En marche vers l'immobilisme" de Agnès Verdier-Molinié, paru aux éditions Albin Michel. Extrait 2/2

Agnès  Verdier-Molinié

Agnès Verdier-Molinié

Agnès Verdier-Molinié est directrice de la Fondation IFRAP(Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques).

Son dernier ouvrage est "Ce que doit faire le (prochain) président", paru aux éditions Albin Michel en janvier 2017.

 

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Autour du Président et du Premier ministre, dans la haute administration, plus que jamais, les technocrates veillent. Surtout le fameux « SGG », secrétariat général du gouvernement. Un groupe de travail sur la charge administrative pesant sur les entreprises n’a-t-il pas l’outrecuidance de demander un organisme indépendant (comprendre non rattaché au public) pour évaluer cette charge ? Voilà le SGG, rattaché officiellement à Matignon (mais largement copilote de l’Élysée), qui dégaine aussitôt une circulaire bien sentie pour que ce soit, non pas comme en Allemagne par exemple, une entité non composée d’agents publics ou d’élus qui évalue la charge réelle pesant sur les entreprises, mais bel et bien le SGG lui-même et les ministères avec lui. Autant dire que la simplification pour les entreprises n’est pas pour demain et qu’au plus haut niveau le gouvernement continue de croire que seules les grandes administrations savent ce qui est bien.

Un de ces technocrates ose même expliquer en soupirant « qu’il faudrait que les entreprises arrêtent d’attendre tout de l’État ». On aimerait pouvoir en rire. C’est qu’ils se pensent indispensables. Dans les annexes de Matignon, certains sont lassés de voir à quel point les grands corps sont psychorigides. D’autres chuchotent et demandent : « Vous aussi, vous avez peur du SGG ? »

Le talon d’Achille du Président est là : il ne fait confiance qu’aux hauts fonctionnaires. Au fond, c’est assez logique pour un homme qui ne croit pas à la caste des élus : « Je ne crois pas que notre pays doive se soumettre aujourd’hui à ce conformisme de caste qui enseigne qu’il faudrait passer une vie en politique pour prétendre assumer les fonctions suprêmes. »

Le casting est-il le bon ? Nos grands commis de l’État ne sont pas réputés pour faire la révolution. C’était pourtant le titre du livre du candidat en campagne. Nos grands serviteurs de l’État sont plutôt connus pour être un mélange unique au monde d’intelligence et d’aveuglement.

« Y aller doucement » sur les réformes, disent-ils ? Les baisses d’impôts seraient alors impossibles à tenir et l’engrenage se répéterait infailliblement. Une seule question importe donc : après un an et demi au pouvoir, où est passée la transformation du modèle français annoncée par Emmanuel Macron ? S’il a (vraiment) tout compris, c’est maintenant que le transformation doit venir, après ce sera trop tard.

Car au prochain coup, si les réformes ne sont pas cette fois au rendez-vous, les populistes risquent de l’emporter.

Extrait de "En marche vers l'immobilisme" de Agnès Verdier-Molinié, paru aux éditions Albin Michel

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