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"Pourvu qu’il soit heureux"  de Laurent Ruquier:  bon, mais pêche par la fin
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Atlanti-Culture

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
Voir la bio »
THEATRE
Pourvu qu’il soit heureux
 de Laurent Ruquier
Mise en scène: Steve Suissa
Avec Francis Huster, Fanny Cottençon et Louis Le Barazer
INFORMATIONS
Théâtre Antoine
Du mardi au dimanche à 21 heures, samedis et dimanches à 16 heures
Jusqu’au 30 novembre
Durée : 1h25
Réservations : 01 42 08 77 71
RECOMMANDATION
BON
THEME
Maxime et Claudine découvrent subitement que leur fils est gay ! Cet événement tragique pour l’un et naturel pour
 l’autre, va remettre en cause leur propre identité. La cellule familiale, ou plutôt les cellules familiales puisque l’auteur, au profit d’un habile retournement de situation, nous présente deux versions des mêmes parents, s’en trouve bouleversée. Chacun va
 exprimer ses espoirs et ses colères, ses doutes et ses incapacités. Le regard des parents sur leur fils se double d’un regard du fils sur ses parents.
POINTS FORTS
1/
  Il ne se passe pas une semaine sans qu’un « fait divers », en fait une tragédie, nous apprenne le suicide d’un adolescent,
 l’assassinat d’une lesbienne ou le rejet violent d’une population, les homosexuels, toujours stigmatisée. Il faut en parler, il faut en faire des sujets de société, de comédie,
d’échange et de discussion, à la maison, dans les bistrots et au théâtre. Merci à Laurent Ruquier d’en faire un sujet, en
 donnant à ses personnages une magnifique proximité.
2/  Les vannes de Laurent Ruquier font mouche, les dialogues coulent comme une eau claire, c’est du bon boulevard 
 comme Ruquier sait si bien le faire. 
3/  Les acteurs s’amusent, le public aussi. En tête Francis Huster, qui a connu les grandes heures de ce théâtre
 emblématique, est aussi à l’aise dans la gravité, la colère et la légèreté. Campant tour à tout un père homophobe puis homophile, il mène la danse avec la précision d’un directeur de ballet.
Fanny Cottençon lui donne la réplique, mère tour à tour compréhensive et désarmée. Elle est le parfait contrepoint
 de ses deux hommes, l’ultime rempart pour protéger son fils et tenir tête à son mari.
Quant à Louis le Barazer, jeune espoir dans un rôle difficile, il aura beaucoup appris au contact de ces deux vedettes
 du la scène.
POINTS FAIBLES
C’est là peut-être les limites de l’exercice militant. Là où la pièce est légère et enlevée, la toute fin bascule
 dans un discours qui n’a plus le recul nécessaire pour une création artistique. Le message est parfaitement juste et maîtrisé, on ne peut qu’y souscrire, mais il cadre mal avec le ton de comédie du reste de la pièce.
EN DEUX MOTS
Pas de lourdeur ni de moquerie gratuite, et si Laurent Ruquier a sûrement subi moult quolibets sur son homosexualité,
 il conserve pour ses personnages une vraie tendresse. Cela lui permet de mettre en scène une famille dans une situation exceptionnelle en les passant au révélateur. Et si c’était votre fils ? Et si c’était votre père ?
L’AUTEUR
On ne présente plus Laurent Ruquier, on va donc se contenter de dire qu’il est à lui seul l’homme-orchestre – et
 puisqu’il s’agit de théâtre on y ajoutera les baignoires et les corbeilles – d’un comique à la française, au sens où on l’entendait en parlant d’Alphonse Allais ou de Jules Renard. Touche à tout, maniant l’art de la vanne et du bon mot, mais aussi celui de
 la critique, de la présentation d’émissions, ou de la production, il règne avec talent et une certaine forme de simplicité et de proximité qui le rendent sympathique même pour ceux qu’il ne fait pas rire.

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