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Menace sur le jambon : les éleveurs de porcs français faces à une peste porcine venue d’Afrique
©REUTERS/Stephane Mahe

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Jusqu’à quand gardera-t-on du jambon « made in France » ? En 2015, le porc français était en crise, avec des prix au plus bas. Depuis il s’est repris, doucement, sans euphorie non plus. Mais voilà qu’arrive la peste porcine africaine qui, si elle n’est pas transmissible à l’homme et ne doit donc pas entraîner de crise sanitaire, peut faire suffisamment de ravages dans les élevages pour interdire des marchés à l’export, et donc des débouchés économiques.

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WikiAgri est un pôle multimédia agricole composé d’un magazine trimestriel et d’un site internet avec sa newsletter d’information. Il a pour philosophie de partager, avec les agriculteurs, les informations et les réflexions sur l’agriculture. Les articles partagés sur Atlantico sont accessibles au grand public, d'autres informations plus spécialisées figurent sur wikiagri.fr

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Qu’on ne s’y trompe pas, malgré son nom qui fait peur, il n’y a pas lieu de s’inquiéter au niveau des consommateurs de cette maladie susceptible de ravager des élevages. La peste porcine africaine est arrivée sur le territoire européen par l’est et progresse, lentement mais sûrement, jusqu’à l’ouest. Mais elle est considérée comme une « maladie virale non zoonotique », c’est-à-dire comme une maladie contagieuse mais pas en direction de l’homme. En revanche, porcs et sangliers (mais aussi phacochères, ne pas oublier son nom qui marque son origine) peuvent se la transmettre allégrement, entre eux.

Un foyer de cette maladie a été détecté en Belgique, tout près de la frontière française. Et de fait l’angoisse gagne les producteurs français. La France est le troisième producteur européen avec 25 millions de cochons. La majorité (58 %) sont élevés en Bretagne. Si, à la faveur de quelques déambulations de sangliers, les élevages français devaient être touchés, ce serait catastrophique...

Mais pourquoi, puisque l’homme n’est pas touché ? En raison des normes en vigueur pour l’export. Près de 40 % des porcs français sont exportés et, bien sûr, ils ne peuvent l’être s’ils sont atteints d’une maladie... Un article de WikiAgri signé Franck Jourdain détaille les mesures préventives prises en Bretagne.

Les finances des élevages ne vont en effet finalement guère mieux qu’en 2015. Certes, les cours se sont améliorés, en particulier en 2016. Les stocks formés en 2015 « lorsqu’il ne fallait surtout pas vendre » ont heureusement pu être absorbés en majeure partie alors. Mais on imagine aisément que si d’importants marchés à l’export devaient se fermer, alors le seul marché français ne pourrait pas suffire à écouler nos porcs, d’où de nouvelles constitutions de stocks, d’où une baisse des cours, d’où des fermetures de fermes (ou des changments de production)... Avec derrière une production même nationale obligatoirement en baisse les années suivantes, d’autant qu’il faudra écouler les stocks à un moment ou un autre, ce qui n’aide jamais à remonter des prix.

Cette peste porcine est donc loin d’être neutre pour nos éleveurs, même si nos consommateurs ne seraient touchés que plusieurs années ensuite, par ricochet, en ayant moins de choix en termes de produits français dans les linéaires.

Au passage, une réflexion : finalement, dans ce cas particulier en tout cas, les élevages les mieux protégés face à la menace sont les élevages industriels. Les producteurs qui nourrissent eux-mêmes leurs bêtes avec leurs propres cultures céréalières présentent en effet davantage de risques de faire contracter la maladie portée par un sanglier contaminé jusqu’à leur élevage de porcs. Eux qui répondent pourtant le mieux à la demande sociétale d’aujourd’hui, se doivent d’être les plus vigilants.

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