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Tourisme : la peur de la chaleur détourne déjà les Britanniques et les Scandinaves des pays d’Europe du sud. A quand le tour de la France ?
©PATRICK KOVARIK / AFP

Bilan de l'été 2018

Les touristes avides de plages et de soleil semblent avoir boudé l'Espagne en 2018. D'après l’INE, (l’Institut national des statistiques), sur la période de janvier à août, le tourisme a diminué de 4,9 % par rapport à la même période en 2017. En cause, les fortes chaleurs dues au réchauffement climatique.

Jean-Michel Hoerner

Jean-Michel Hoerner

Jean-Michel Hoerner, professeur de géopolitique émérite et président honoraire de l'Université de Perpignan, enseignant-chercheur à l'IDRAC-IEFT, auteur avec Catherine Sicart de Tourisme, une affaire de classe (Balzac Editeur, 2015)

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Atlantico : En France, le tourisme se porte bien. Le pays n'a jamais accueilli autant de visiteurs étrangers. Mais à termes, risquons-nous de subir le même sort que notre voisin ? 

Jean-Michel Hoerner : N'y a-t-il pas un paradoxe lorsque l'on constate que les Français ont boudé les zones touristiques en France, situées notamment dans le Sud, alors que les résultats globaux restent excellents ? La baisse du nombre de touristes en Espagne va dans le même sens... Certes, le réchauffement climatique et ses conséquences joueraient un rôle majeur mais il semble plutôt que les véritables raisons se situent dans les causes de l'attractivité qui favorisent les grandes villes, et notamment les métropoles. En fait, les fortes fréquentations en Île-de-France et dans la région PACA montrent que le tourisme est devenu un phénomène urbain qui dépasse les conditions climatiques...

A contrario, n'y-a-t-il pas un risque de surtourisme dans certaines zones du pays ? 

On évoque alors le risque d'un surtourisme, justement dans les grandes villes européennes comme Barcelone en Espagne, qui souffriraient plus que les régions françaises. En fait, le surtourisme est largement lié au phénomène Airbnb ou ces logements loués aux touristes sous le contrôle d'une société californienne âgée d'un peu plus de dix ans : 4,5 millions d'hébergements dans 81 000 villes et 191 pays, cette licorne étant cotée à plus de 30 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 2,6 milliards. Il y a une double conséquence à ce phénomène : Airbnb concurrence les hôteliers en raison de ses faibles taxations et il tend à faire disparaître beaucoup de logements réservés aux particuliers... On comprend donc pourquoi le problème reste essentiellement urbain !

Peut-on quantifier la part de touriste qui renonce à des vacances dans le sud de la France à cause d'une trop forte chaleur ? (les touristes anglais ou scandinaves notamment) 

Il y a effectivement moins de touristes dans le midi de la France qui est moins urbain. Autrement dit, les conditions climatiques seraient moins en cause qu'on ne le dit. Cela signifie que le tourisme est de plus en plus un phénomène lié aux grandes villes, comme le montre le succès des grandes métropoles européennes. Cela explique encore le rôle négatif du surtourisme qui s'explique par l'insuffisance des hébergements par rapport au nombre toujours croissant des touristes. En fait, seuls les quartiers les plus chics seraient préservés...

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