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La quadrature du cercle : comment redistribuer du pouvoir d’achat lorsqu’on croule sous les dettes
©ETIENNE LAURENT / POOL / AFP

Edito

"Les plans de transformation du pays se succèdent au pas de charge – pauvreté, santé, etc dont le but est de faire rattraper le retard accumulé depuis des années. Emmanuel Macron a promis que les effets bénéfiques se feront sentir d’ici la fin du quinquennat, mais nos compatriotes, toujours pressés, réclament des résultats immédiats".

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les Français ont toujours une obsession sur le plan économique et social. Sous le quinquennat de François Hollande c’était la baisse du chômage. Comme celle-ci a commencé à prendre effet, une autre revendication se fait jour qui prend de l’ampleur au fil des mois : l’amélioration du pouvoir d’achat. Elle doit être aux yeux de l’opinion la conséquence des réformes annoncées. Il est vrai que les plans de transformation du pays se succèdent au pas de charge – pauvreté, santé, etc dont le but est de faire rattraper le retard accumulé depuis des années. Emmanuel Macron a promis que les effets bénéfiques se feront sentir d’ici la fin du quinquennat, mais nos compatriotes, toujours pressés, réclament des résultats immédiats.

Le défi est particulièrement difficile à relever. Comment peut-on redistribuer du pouvoir d’achat, énoncent les économistes orthodoxes dans un pays qui connait un double déficit tragique de 80 milliards pour les finances publiques et 60 milliards pour le commerce extérieur ? La première tâche devrait consister à réduire le train de vie de l’Etat en taillant dans les dépenses inutiles, ce qui impliquerait de mettre nos compatriotes à la diète comme le fit jadis l’Allemagne.  Connaissant l’allergie des Français au changement, le souci du maintien des situations acquises, Emmanuel Macron a refusé de s’engager dans cette voie. Il  avait cru s’en tirer grâce à une reprise de la croissance au moment de son arrivée au pouvoir, en faisant le pari que les plus-values de recettes attendues de l’expansion auraient pu éponger une partie du déficit. C’est ce qui avait pu se produire en 2017 et qui avait donné l’illusion que la France pouvait à nouveau s’appliquer la discipline européenne. Mais il faut aujourd’hui déchanter car tous les organismes internationaux annoncent des temps plus difficiles : le ralentissement de la conjoncture et à l’œuvre, au moment où la guerre commerciale s’intensifie à la suite de la politique agressive de Donald Trump, tandis que l’incapacité des Européens à trouver un accord avec la Grande-Bretagne sur le brexit fait peser une lourde menace pour l’an prochain.
Sur le plan français, la perspective de parvenir à une croissance de deux pour cent apparait déjà comme une chimère : on est revenu à une hypothèse plus réaliste de 1,6%, qui pourrait faire renaître le danger d’un nouveau dépassement de la barre des trois pour cent de déficit du produit intérieur brut l’an prochain. Mais le gouvernement reste inflexible sur son idée d’opérer un minimum de redistribution du pouvoir d’achat, en recourant aux pratiques habituelles de l’ancien monde, en multipliant les mini mesures qui lui permettent d’afficher un résultat concret. Alors que 2018 sera une année blanche pour le pouvoir d’achat, 2019 devrait se traduire par un bonus de cinq milliards répartis sur l’ensemble de la population. Un chiffre contesté par certains instituts de conjoncture, qui font remarquer que la suppression de certaines cotisations pesant sur les salaires , la revalorisation de la prime d’activité, la disparition de la deuxième tranche de la taxe d’habitation, seront compensées en partie par une hausse des prix de l’énergie  et quelques mini-taxes dont le pouvoir a le secret. Bref, cette impression de déjà vu, de retour à la multiplication des mini-mesures qui brouillent le paysage en donnant le sentiment d’un manque général de vision commence à faire naître un certain désenchantement dans le monde patronal à l’heure où il faudrait au contraire mobiliser les énergies.

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