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Au secours, la gauche intolérante revient !
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SOS liberté d'expression !

En trois jours seulement, trois "dérapages" socialistes... Qui condamnent de tous bords les propos portés à l'encontre du candidat du PS, de son programme ou de sa compagne. De quoi présager des lendemains douloureux pour la contestation politique et ses défenseurs libéraux...

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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En l’espace de trois jours, le train de l’outrance socialiste a sonné trois fois.

D’abord, un coup strident contre le « libéral anglo-saxon », effrayante incarnation de l’anti-France. A The Economist, qui juge François Hollande plutôt dangereux, (en référence bien évidemment à son programme et non à sa carrure de combattant), que croyez-vous en effet que Michel Sapin répliquât ? « C’est normal, ils n’aiment pas les socialistes et ils n’aiment pas la France ! ».

Ainsi, critiquer le catalogue d’idées fausses dont François Hollande a fait son projet serait une marque d’hostilité au socialisme, analyse qu’on peut facilement partager, mais également à la France, ce qui est nettement plus discutable. Que faut-il entendre par cette accusation d’un des premier-ministrables de François Hollande ? Qu’être dubitatif face aux intentions du PS serait révélateur d’une animosité à l’égard des Français ? L’égalité dont la rue de Solférino nous rebat les oreilles vaudrait donc déjà pour les intérêts de ce parti et ceux du pays tout entier. Avec ce genre de raisonnement, demain, critiquer François Hollande pourrait être considéré comme un crime de lèse-majesté et un comportement anti-patriotique.

S’élever contre les prévisions mirobolantes et irréalistes de croissance censées financer le projet socialiste, l’arrêt des efforts de productivité dans l’administration, les mesures clientélistes dans les collectivités locales ou la politique du logement, le renoncement à l’investissement dans le nucléaire, ce serait donc être hostile à notre pays ? Au contraire, aimer la France, c’est dénoncer ces dangers, et il faut saluer The Economist qui ne fait que s’inscrire dans la tradition churchillienne de francophilie en tentant d’alerter ses cousins d’Outre-Manche sur ce qui les menace. A moins que M. Sapin ne considère, qu’indépendamment de tout référence à son programme politique, The Economist serait intrinsèquement francophobe ? Cette accusation, fondée sur du vent, sent plutôt son anglophobie.

Deuxième alerte : Nicolas Sarkozy n’aurait pas le droit de « récupérer » le 1er mai, selon Martine Aubry, autre première-ministrable. L’organisation du meeting de la place du Trocadéro serait, d’après elle, une vraie provocation et : « Quand il y a provocation, il peut toujours y avoir de la violence, volontaire ou pas. J’espère que ça n’aura pas lieu mais il y a un moment où il faut dire les choses : on ne peut pas impunément faire cela ». Il faut se pincer en réalisant que la dame des 35 erreurs - pardon des 35 heures - tente ainsi de dissuader des concitoyens de participer à une réunion politique organisée par un candidat en laissant entendre qu’elle pourrait dégénérer. Comme Sarkozy n’a menacé personne, cette violence ne saurait venir que de la gauche. Curieuse conception de la liberté d’expression et de rassemblement !

Enfin, Valérie Trierweiler, « première compagne de France » en puissance, s’est émue des paroles de Lionnel Luca, qui rapprochait son patronyme d’une race de molosse peu amène. Mais, plutôt que d’en sourire ou de traiter cela par l’indifférence, comme il est arrivé tant de fois à Nicolas Sarkozy de devoir le faire quand sa personne, son nom ou ceux de son épouse étaient trainés plus bas que terre, Valérie T (on n’ose déjà plus mentionner cette identité sacrée) s’étonne que le député coupable du mauvais jeu de mot n’ait pas été sanctionné par le président de l’Assemblée nationale. Qui peut nous dire à quel titre cette particulière réclame ce type de punition ?

Madame Trierweiler est une française comme une autre, et dispose déjà de l’arsenal pénal de tout un chacun pour répliquer si elle se croit insultée.

De plus, l’injure supposée n’a pas été proférée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale et ne ressortit donc en rien des compétences du président de cette institution. Au contraire de la comparaison faite par le député socialiste Serge Letchimy entre Claude Guéant et le « régime nazi », dont Michel Sapin affirmait qu’il la « comprenait totalement ».

Bref, en trois jours, trois dérapages. Démocrates, libéraux, prenez garde, ils reviennent !

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