L’aveu ! Comment la BCE a trahi son mandat à la demande de Nicolas Sarkozy<!-- --> | Atlantico.fr
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Quand on pense que le sommet de Strasbourg avait, selon l’unanimité des commentateurs, consacré l’inflexibilité d’Angela Merkel, on mesure à quel les médias se font régulièrement « enfumer » par les vrais dirigeants !
Quand on pense que le sommet de Strasbourg avait, selon l’unanimité des commentateurs, consacré l’inflexibilité d’Angela Merkel, on mesure à quel les médias se font régulièrement « enfumer » par les vrais dirigeants !
©Reuters

La vérité !

De tous les échanges entre François Hollande et Nicolas Sarkozy lors du débat de mercredi, un seul levait véritablement le voile... La France aurait directement fait pression auprès de l'Allemagne et la BCE pour que cette dernière prête aux banques, et sauve l'Europe d'une crise de solvabilité.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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De tous les échanges aigres-durs entre François Hollande et Nicolas Sarkozy lors du débat de mercredi dernier, un seul nous a appris quelque chose de vraiment important. Et il est naturellement passé inaperçu.

Citons-le intégralement :

Nicolas Sarkozy : « Vous osez dire (Monsieur Hollande) que je n'ai rien obtenu de l'Allemagne ? Le gouvernement économique, la présidence stable du gouvernement économique, l'Allemagne le voulait ? C'était une demande de la France. Je ne peux mettre ça que sur une incompétence Monsieur Hollande, pas sur la mauvaise foi. Deuxième élément, je n'ai rien obtenu de l'Allemagne ? Quand la BCE prête à 1%, vous en parliez tout à l'heure, en violation de la lettre des traités, je l'ai obtenu au sommet de Strasbourg, avec monsieur Monti, de l'Allemagne. Pourquoi rabaisser la France, monsieur Hollande ? »

Sapristi ! Voilà donc la vérité, avouée en direct à 18 millions d’individus, sur le fameux « assouplissement quantitatif » qui a sauvé l’Euroland de la faillite, trois semaines plus tard, en décembre 2011 et par lequel, depuis lors, la Banque centrale européenne a prêté plus de 1 000 milliards d’euros aux banques pour leur éviter une crise de solvabilité.

Mario Monti et Nicolas Sarkozy, agitant certainement la menace de banqueroutes qui auraient d’ailleurs aussi bien concerné les établissements financiers allemands, ont su convaincre Mario Draghi et Angela Merkel de céder à la tentation de la planche à billets, au mépris des règles européennes. Quand on pense que le sommet de Strasbourg avait, selon l’unanimité des commentateurs, consacré l’inflexibilité d’Angela Merkel, on mesure à quel les médias se font régulièrement « enfumer » par les vrais dirigeants !

Naturellement, ce n’est pas François Hollande qui prêchera à l’avenir pour qu’on revienne sur cette facilité qui oscille entre le laxisme et la mesure de survie. Il est du reste amusant, qu’au lendemain du virage à 180 degrés des autorités monétaires, Jérôme Cahuzac, au nom du parti socialiste et du candidat Hollande déclarait qu’il s’agissait d’un : « échec pour la France et pour l'Europe » et que «  la voix de la France ne porte plus en Europe ».

Désormais, la vraie difficulté est que les marchés financiers attendent que cette politique soit gérée par des gens raisonnables et s’accompagne de réformes structurelles d’inspiration libérale pour que tout ne dégénère pas en hyperinflation.

Si cette crédibilité disparaît et la hausse des prix reprend, c’est l’épargne des Allemands qui serait menacée. Bien sûr, Angela Merkel ne pourra donner son aval à cette politique sauf à courir le risque d’être balayée pour cause de laxisme aux élections législatives de 2013.

C’est sans doute pour cela qu’on a cru discerner un sourire au coin des lèvres de Nicolas Sarkozy, lors du débat, au moment où ces questions étaient abordées. Imaginer François Hollande, dans son « petit costume », expliquer à ses électeurs qu’il va falloir filer droit devant la « finance » honnie et qu’ils devront se serrer la ceinture, voilà une petite consolation au moment de céder les clés du palais !

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