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Cancer : une étude de l’université américaine de Yale indique que le recours aux médecines alternatives diminuerait les chances de survie
©ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Dangers de la médecine douce

D’après une étude de la revue médicale JAMA Oncology, les patients atteints d’un cancer et qui utiliseraient des médecines alternatives auraient tendance à être plus réfractaires aux techniques de soins classiques, réduisant leurs chances de survie.

Adrien Pittore

Adrien Pittore

Adrien Pittore est journaliste, photographe et pigiste. Il a notamment participé au recueil « Les Photos qu’on peut voir qu’au niveau district – Tome 2 » publié le 17 novembre 2017 aux éditions Petit à Petit.

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L’étude a été menée par des médecins et chercheurs de l’université de Yale aux Etats-Unis. Elle a porté sur 1 290 patients souffrant d’un des quatre cancers les plus fréquents dans le pays à savoir : sein, prostate, poumon et colorectal. Tous ont été dépistés à des stades précoces, sans métastases.

Parmi les répondants, 258 ont affirmé avoir recours à des médecines alternatives en plus d’un traitement classique qui peut prendre la forme d’une chimiothérapie, de chirurgie, ou encore de radiographie. 

Médecines complémentaires qui deviennent alternatives

Cinq ans après le début des traitements, l’étude constatait que le groupe « d’alternatifs » comptait moins de survivants proportionnellement au nombre total de patients, que le groupe s’étant cantonné aux techniques conventionnelles. Ainsi, le taux de survivants chez le premier groupe était de 82,2% contre 86,6% pour le second groupe.
Pour les chercheurs, ces statistiques s’expliquent par le fait que 34% des patients utilisant des médecines complémentaires ont refusé la chimiothérapie. Ce taux est de seulement 3,2% dans le second groupe. De même, 53% des « alternatifs » ont refusé la radiothérapie (seulement 2,3% dans le second groupe) et 7% n’ont pas voulu de chirurgie (0,1% dans le second groupe).
Les chercheurs états-uniens qui ont mené l’étude mettent en garde contre ces pratiques qui se développent outre -Atlantique. Ils affirment que les lobbys se livrent à un véritable commerce et que les médecines alternatives comme le yoga, la prise de compléments alimentaires, la naturopathie ou encore l’homéopathie représentent un véritable business qui nuit à la santé des patients.
Ainsi, ces techniques représentent plusieurs milliards de dollars de chiffre d’affaires mais peu d’étude ont démontré leur efficacité sur ce type de maladie. Par ailleurs, les chercheurs tiennent à souligner que ces pratiques, « en complément de techniques conventionnelles, peuvent améliorer la qualité de vie du patient. »
"Bien que ces thérapies puissent être utilisées pour aider des patients présentant des symptômes dus au traitement du cancer, il semble qu’elles soient commercialisées ou considérées comme des traitements efficaces du cancer".
Dr Skyler Jonhson

La communication avec les patients, la clé de la réussite

Les chercheurs mettent en garde les patients sur le fait que les pratiques alternatives se substituent à des thérapies efficaces. Pour Martin Ledwick du Centre britannique de recherche sur le cancer, « il est important que les patients ne les voient pas comme une alternative aux traitements conventionnels, pour lesquels des essais cliniques ont démontré qu’ils améliorent vraiment la survie.»
La conclusion de l’étude montre néanmoins que le recours aux médecines alternatives n’est pas un facteur d’augmentation de la mortalité, si tant est qu’elles soient associées à des médecines conventionnelles et qu’elles ne se substituent pas à ces dernières. 
Il est préconisé que les médecins doivent ouvertement parler de ces thématiques à leurs patients tout en rappelant l’importance des traitements conventionnels. 

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