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Faudra-t-il que les électeurs fidèles à Nicolas Sarkozy demandent pardon à la gauche pour avoir choisi "le voyou de la République" ?
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Goutte d'eau dans le vase

Un coup de gueule de Christian Millau, stupéfait face au déferlement de violence à l'encontre du candidat UMP dans la presse d'après le premier tour.

Christian Millau

Christian Millau

Grand reporter, critique littéraire notamment pour le journal Service Littéraire, satiriste, Christian Millau est aussi écrivain.

Parmi ses parutions les plus récentes : Au galop des hussards (Grand prix de l'Académie française de la biographie et prix Joseph-Kessel), Bons baisers du goulag et aux éditions du Rocher,  Le Petit Roman du vin, Journal impoli (prix du livre incorrect 2011), Journal d'un mauvais Français (21 avril 2012) et Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi (Rocher, 2013)

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En découvrant la dernière Une de l’hebdomadaire Marianne, j’ai éprouvé comme une hallucination. Je me suis retrouvé soixante-dix ans plus tôt quand la presse collabo vomissait ses manchettes, trainant dans la boue et vouant à la mort les gaullistes, les "terroristes maquisards ", les juifs, les francs maçons et tous ceux coupables de ne pas lever le bras à la verticale devant les splendeurs de l’Europe Nouvelle.

Quand, la même semaine, L’Humanité passe la photo de Sarkozy à côté de celle de Pétain, quoi de plus naturel de la part de l’organe officiel des camarades qui pendant des décennies léchèrent le cul et les bottes du Génial Staline, nièrent l’existence du goulag et traitèrent le général de Gaulle de "fasciste "comparant même à Hitler l’homme du 18 juin ? Le vomi fut un des attributs les plus sûrs de son fonds de commerce. Qu’attendre d’autre de la part de ces grains de poussière étrangement échappés au grand coup de balai de l’Histoire ?

En revanche, comment un homme comme Jean-François Kahn dont je ne mets pas en doute honnêteté, peut-il prêter la main à l’opération du plus trivial des racolages lançé par le magazine dont il fut le créateur ? Après avoir lâché une première fois François Bayrou et à la seconde, s’être précipité dans les bras de François Hollande – son droit le plus strict- était il bien nécessaire de cautionner l’ignominie de cette couverture qui qualifie Nicolas Sarkozy de "Honte de la Vème République"?

Face aux 10,27 millions de hollandistes, les 9, 75 millions de Français qui ont voté en faveur du président sortant devront- ils avoir honte et demander pardon d'être demeurés fidèles au "Voyou de la République"?

Avant de se vautrer dans l’obscénité, Marianne ferait bien de faire le ménage sous les plis de sa robe virginale. J’ignore quelle a été la part de M.Joseph Macé-Scaron, le directeur adjoint de la rédaction dans ce pitoyable coup.

Puisque Marianne affiche pour devise la profession de foi d’Albert Camus "Le goût de la vérité n’empêche pas de prendre parti ", faisons lui le plaisir de prendre parti en rappelant une vérité moins brillante.

Depuis que Jérôme Dupuis a courageusement levé le lièvre dans L’Express, on n’ignore plus rien des habitudes de M. Macé-Scaron à pomper pour en emplir ses livres comme ses articles des passages entiers écrits par d’autres. Voilà qui devrait inciter à la modestie.

Je ne suis pas certain que François Hollande fasse ses choux gras de ce puant brouet. Pour son image, c’est plutôt gênant. D’autant qu’on n’est plus là dans le débat d’opinion mais, à mon avis, dans une opération "marchand de soupe ", purement mercantile, destinée à faire grimper les ventes et remplir les caisses.

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