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Et si la vérité était la seule vraie alternative au populisme ?
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Sans langue de bois

Des hauts fonctionnaires issus de gauche comme de droite se sont regroupés sous l'intitulé "Les Maquizards". Leur manifeste propose quelques réformes pour réformer la France. Extraits de leur "Manifeste". (1/2).

 Les Maquizards

Les Maquizards

Les Maquizards sont un groupe créé par une poignée d’hommes et de femmes patriotes. Devant les atermoiements des politiques, ils ont décidé de donner de la voix par amour de la France. Les Français attendent justice, vérité, droiture et courage de leur Gouvernement. Ils sont prêts à se battre si leurs gouvernants acceptent de leur délier les mains. Les Maquizards se veulent leur avant-garde.

Les Maquizards ont publié Le Manifeste des MaquizardsIls animent le site Maquizards.

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Si tous les politiques de tous les pays sont un jour ou l’autre tentés par le mensonge, nous avons en France des habitudes bien enracinées, qui renvoient moins aux travers personnels de nos gouvernants qu’à certains traits de notre société. On a les dirigeants que l’on mérite…

Alors, quoi, nous sommes français, cyniques mais sympathiques ? Malins comme Rouletabille, pudiques comme Cyrano, courageux comme Jean Valjean ? Non, l’affaire est autrement sérieuse. Entre le peuple et ses dirigeants, le pacte est rompu et il doit être renoué.

Il peut l’être. De Gaulle disait : « Quand les Français croient en la grandeur de la France, ils font de grandes choses ; quand ils se sentent abandonnés, ils font de petites choses. » Il doit l’être. Et d’abord parce que, sans confiance, la démocratie ne fonctionne pas.

Récemment, interrogé par Jean-Pierre Pernaut, Nicolas Sarkozy répondit : « Vous savez la perte de confiance des Français, elle n’est pas seulement sur les médicaments, elle est sur tant de choses. »

En effet ! Selon une étude du Cevipof (le Centre de recherches politiques de Sciences Po), 83 % des Français estiment que les responsables poli­tiques ne se préoccupent pas ou peu de ce qu’ils pensent ; 57 % (en hausse de 9 points en un an) jugent que la démocratie ne fonctionne pas en France ; pour 6 %, élus et dirigeants nationaux sont « plutôt corrompus ». Les Français n’ont donc pas confiance en leurs dirigeants politiques.

Pratiquement, cela signifie que lorsque ces diri­geants s’expriment, les citoyens ne les croient pas. C’est une catastrophe.

Certes, les Français se distinguent depuis long­temps par leur capacité à critiquer, mais nous atteignons la cote d’alerte. Nous l’avons même dépassée. Le niveau de cynisme actuel rappelle la fin des années 1930, une période de sombre mémoire et qui se termina dans l’abîme. Le pacte civique doit être renoué, parce que la défiance nourrit la déprime qui nourrit la défiance. (…)

Si les Français dépriment, ils sont moins enclins que jamais à croire les dirigeants politiques, même quand ceux-ci leur disent la vérité. Il faut rompre ce cercle vicieux. Le pacte civique doit être renoué, parce que la confiance suppose que les mots aient un sens. (…)

On connaît la terrible formule : « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. » Cet éloge de l’abus de confiance illustre jusqu’à l’absurde la propension de nos élus à oublier les mandats reçus des électeurs et à faire de la politique comme un jeu.

Les politiques parlent aux Français. Quand ils le font, ils doivent être écoutés, entendus, crus, suivis. Le pacte civique doit être renoué, parce la mise en œuvre de réformes courageuses n’empêche pas les succès électoraux.

Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg, a théorisé la trouble politique des dirigeants européens (et français) en disant : « Nous savons tous ce qu’il faut faire. Ce que nous ne savons pas, c’est comment être réélus si nous le faisons. » (...)

Le pacte civique doit être renoué, enfin, parce que la vérité est la seule vraie alternative au populisme.

Quand Marine Le Pen à l’extrême droite et Jean-Luc Mélenchon à l’extrême gauche s’expriment, beaucoup de Français les écoutent. Ils ont l’impression qu’enfin on leur parle vrai.

Est-il concevable de laisser aux démagogues, aux populistes, aux extrémistes, le monopole d’un discours qui sonne juste aux oreilles des Français ? Non, bien sûr.

Mais prenons garde. De même que ce n’est pas en empruntant leurs idées aux partis extrêmes que les partis modérés reconquerront la confiance des Français, ce n’est pas non plus en tenant un discours habile, rusé, malin, mais creux. Les Français en ont assez des renards, ils attendent des lions.

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Extraits de Le manifeste des maquizards, MICHALON (19 avril 2012)

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