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L'Europe a besoin d'une pensée et d'une âme : à sa tête, il n'y a que des experts comptables ! Et c'est pour ça qu'elle meurt...
©ARCHIVE / UPI / AFP

De profundis

Jamais une aussi belle idée ne fut autant abîmée. Ceux qui dirigent l'Union européenne ont une calculette à la place du cœur.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'Europe fut belle et jeune du temps des Grecs. C'était une princesse envoûtante et fascinante. Zeus la convoitait ardemment. Et Zeus s'y connaissait en jolies femmes. 

Emmanuel Macron et Angela Merkel viennent de signer un accord a minima sur le budget européen. C'est à peu près tout ce qu'ils savent faire. L'évocation de cet accord vaut tous les commentaires.

Pendant près de mille ans, l'Europe régna sur le monde. Par sa culture, ses philosophes, ses poètes, ses musiciens et ses peintres. Elle domina le monde. Par ses navigateurs, ses explorateurs et ses soldats. Et aussi par quelque chose d'encore plus puissant : elle était la fille des Grecs, des Romains, de l'Ancien Testament, du Nouveau Testament.

C'est ainsi qu'elle colonisa le monde arabe, l'Afrique noire, une partie de l'Asie et qu'elle fit des Amériques son prolongement naturel. Il va sans dire que ces conquêtes s'accompagnèrent naturellement de massacres et d'exactions. 

Puis l'Europe mourut. Une première fois lors de l'abominable et fratricide saignée de 14-18. Une deuxième fois quand Hitler réalisa son rêve européen avec comme corollaire l'extermination d'un peuple et l'asservissement de tous les autres qui n'avaient pas eu la chance de naître allemands.

Vint l'après-guerre. Pour conjurer le spectre, de nouvelles guerres intra-européennes, on décida de bâtir une union économique. C'était un début. Peut-être nécessaire. Mais pour qu'il fut prometteur, il eut fallu construire ensuite une entité décidée à défendre ces valeurs grecques, romaines, juives et chrétiennes.

Les experts-comptables en étaient tout à fait incapables. Ils accouchèrent de l'euro. On peut approcher un billet de banque de son oreille : aucun cœur n'y bat. La civilisation européenne méritait mieux. Car la civilisation est la seule identité qui vaille. D'y avoir renoncé a laissé l'Europe flétrie, vieillie et pantelante. Zeus est allé courir d'autres filles...

Nombreux sont ceux pourtant qui veulent s'y installer. L'Europe est riche et ils sont pauvres. Ils sont porteurs d'une religion et de coutumes étrangères à la civilisation européenne. Celle-ci ayant été enterrée au plus profond des caves de la commission de Bruxelles, qu'avons nous à leur proposer ?

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