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Tous aux balances ? Notre poids influe sur notre niveau de salaire
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Deux poids, deux mesures

Si l'obésité est clairement synonyme de discrimination salariale chez les femmes, être en surpoids se révèle payant pour les hommes.

On savait déjà que les femmes gagnaient moins bien leur vie que les hommes, que les gens beaux réussissaient mieux que les moches et que l'origine ou la couleur de peau pouvaient être des facteurs discriminants. Et l'obésité ? Aussi. En 2010, une étude menée par l'OCDE et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) montrait déjà que les individus obèses gagnaient jusqu’à 18% moins que les individus non-obèses.

Un écart de salaires qui touche particulièrement les femmes. Aux États-Unis, les femmes en surpoids gagnent 13,8 dollars (10,50 euros) de moins que la moyenne par an. A l'inverse, les femmes très minces touchent 15,6 dollars (11,9 euros) de plus que la moyenne par an. Cela signifie qu'en moyenne, une femme grosse gagne chaque année 29,4 dollars (22,4 euros) de moins qu'une femme maigre.

C'est ce qui ressort d'une étude menée par l'Université de Floride et publiée par l'American Psychological Association. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié le salaire de près de 25 000 Américains, hommes et femmes confondus. Ils ont constaté que les femmes qui ont 11,3 kg de plus que la moyenne gagnent moins d'argent, alors que les femmes fines en gagnent plus, rapporte le site Business Insider.

Un écart de revenus révélateur, dans la mesure où il pointe du doigt les idées fausses que se font les employeurs à l'égard des personnes en surpoids, notamment les femmes. Selon l'étude : "Même s'il s'agit de stéréotypes inexacts, il semblerait qu'aux États-Unis, les employés obèses sont perçus par leurs employeurs comme des personnes paresseuses et manquant d’auto-discipline (...) Sur leur lieu de travail, les femmes en surpoids sont toujours jugées plus sévèrement que les hommes en surpoids."

Sur une période de 25 ans, une femme dont le poids correspond à la moyenne gagne 389 dollars (296 euros) de moins qu'une femme qui a 11,3 kg de moins que la moyenne.

A l'inverse, être bien enrobé ce révèle payant pour les hommes : les maigrichons gagnent en moyenne 8 000 dollars (6 099 euros) de moins que la moyenne. Le salaires les plus hauts sont plutôt l’apanage des salariés avoisinant le quintal.

Pour Lisa Quast du magazine Forbes, cela ne fait que transcrire se qui se passe dans la société américaine. Dans la culture américaine, on est plus indulgent vis à vis d'un homme en surpoids que d'une femme en surpoids : "Les femmes en surpoids sont 'grosses' alors que les hommes en surpoids sont 'robustes', écrivait-elle en juin 2011.Et avec le temps, ce standard a empiré et les femmes ont essayé de perdre toujours plus." Et la journaliste de blâmer le culte de la beauté maigre.

Au delà de l'apparence, existe-t-il un lien entre capacité de travail et surpoids ? Selon cette étude, réalisée par la Duke-National University à Singapour, l'obésité des salariés coûterait 73 milliards de dollars (55,6 milliards d'euros) par an aux entreprises américaines, rapporte le site du Figaro. Un chiffre qui s'explique "en raison d'une productivité moindre due à une santé plus fragile, une plus faible résistance à la fatigue et une lenteur supérieure dans l'exécution des tâches".

Cette somme "équivaudrait à l'embauche de 1,8 million de personnes supplémentaires par an avec un salaire annuel de 42 000 dollars, ce qui correspond en gros au salaire annuel moyen d'un Américain", écrit Eric Finkelstein, chercheur à la Duke-NUS. L'obésité coûte donc plus cher aux entreprises que les coûts d'assurance ou ceux liés à l'absentéisme, souligne l'étude.

Rien ne prouve, en revanche, que les employeurs cherchent à anticiper cette perte en rabotant le salaire des employés en surpoids...

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