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Rumeur de soutien à Hollande : décidément, Chirac n'est pas l'héritier du gaullisme
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Tueur en série

S'il votait pour le candidat socialiste, l'ancien président confirmerait sa tendance à "assassiner politiquement" les dirigeants au sein de son propre camp.

Christian Millau

Christian Millau

Grand reporter, critique littéraire notamment pour le journal Service Littéraire, satiriste, Christian Millau est aussi écrivain.

Parmi ses parutions les plus récentes : Au galop des hussards (Grand prix de l'Académie française de la biographie et prix Joseph-Kessel), Bons baisers du goulag et aux éditions du Rocher,  Le Petit Roman du vin, Journal impoli (prix du livre incorrect 2011), Journal d'un mauvais Français (21 avril 2012) et Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi (Rocher, 2013)

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François Hollande offrira-t-il à Claude Chirac un bureau à l’Elysée ? Un strapontin à son mari Frédéric Salat -Baroux ? Un job de mémorialiste officiel à Jean-Luc Barré qui prêta sa plume à Jacques Chirac ? Et Line Renaud, elle aura droit à quoi ? Chanter "La vie en rose", à la cérémonie d’investiture du capitaine de pédalo ?

"Dans chaque ami, il y a la moitié d’un traître" a dit Rivarol qui ne se faisait guère d’illusions sur la noblesse du genre humain. Mais, au fait, qui a jamais parlé d’"ami"s’agissant de Jacques Chirac qui, même s’il s’abstient cette fois de le faire à nouveau savoir, vient bel et bien d’embarquer son clan dans la triste bouffonnerie du "coup de poignard dans le dos".

Chez l’ancien chef de ce RPR dont Louis Vallon, gaulliste sans peur et sans reproche, disait "qu’ il est à la politique ce que la prostitution est à l’amour", le zigouillage a toujours été une règle de vie. Avant la présidentielle de 2002, dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, Édouard Balladur s’en était ouvert à Lionel Jospin : "Méfiez vous ! Chirac a tué Chaban-Delmas. Il a ensuite tué Giscard d’Estaing puis il a tué Raymond Barre. Enfin il m’a tué".
En jetant un coup d’œil sur le site de Bruno Roger-Petit, qui croque du Sarkozy à chacun de ses petits déjeuners, j’ai eu du mal à ne pas exploser de rire en lisant ceci : "Ce vote Hollande des Chirac est un symptôme(…) Il tient plus de la vitalité qui guide vers la renaissance que du renoncement qui mène à l’abdication, loin de l’engourdissement qui précède la mort". Le tout, selon l’auteur, au nom du gaullisme et "d’une certaine idée de la France"… 
Quitte à tirer par les pieds le général de Gaulle du silence éternel où il ne cesse de grandir, je préfère rappeler ce qu’il a dit un jour l'un de ses compagnons : ”Les gaullistes sont des gens qui refusent l’aplatissement". Un mot grandiose et terrible qui repousse dans les poubelles de l’Histoire le lamentable spectacle d’un règlement de compte où les convictions sont aussi improbables que le patriotisme dans la gueule du grand requin blanc.
J’ai du respect –même si j’ai envie de les combattre – pour le socialiste, le communiste, le frontiste ou l’écologiste qui s’apprêtent à mettre dans l’urne un bulletin au nom de leur favori. Chacun à sa façon honore la démocratie.
Mais devant ces faux jetons qui aiguisent leurs longs couteaux, je ne puis qu’avoir une pensée attristée pour Mme Bernadette Chirac qui l’an dernier à Saint Tropez, à la terrasse de Sénequier disait à son pauvre mari au moment où il s’enfilait une troisième piña colada :"Jacques, cela suffit ! Tenez votre rang".

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