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Quand les milliards remplacent les millions : Elon Musk s’octroie la rémunération la plus élevée du monde et rejoint les stars de la finance mais laisse loin derrière les champions de l’industrie ou du foot
©Brendan Smialowski / AFP

Atlantico Business

Quand les plus gros salaires du monde lèvent la main, on tombe des nues. Hormis Elon Musk, les plus gros salaires du monde sont discrets. Personne ne les connaît...

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Décidément, Elon Musk le turbulent PDG de Tesla ne fait rien comme les autres. Il vient de se faire donner un « salaire stratosphérique » pour reprendre l’expression de Vanity Fair. Les actionnaires de son groupe lui ont attribué des stock-options. Il pourrait posséder jusqu’à 55,8 milliards de dollars d’actions et plus d’un quart du groupe en 2028, si l’ascension de Tesla se poursuit. L’Assemblée générale des actionnaires de Tesla a voté et approuvé, à la veille du week-end, ce  plan de rémunération d’Elon Musk. Estimé à 2,6 milliards de dollars, ce budget ne prévoit pas de salaire fixe mais plutôt une enveloppe qui dépendra du cours de Tesla en bourse et de la réalisation des objectifs opérationnels fixés. Le plan prévoit une capitalisation boursière à hauteur de 650 milliards de dollars en 2028.

Ce plan fera de Elon Musk, le manager le mieux rémunéré du monde. Ce qui le place dans le groupe des plus gros salaires, pour lesquels il y a  finalement très peu de publicité. Selon le magazine Forbes, les plus gros salaires versés dans le monde le sont, en toute discrétion, à  des patrons de hedge funds. Ce sont les financiers qui sont en tête de tous les classements.

Ils sont loin, très loin devant les patrons vedettes groupes industriels, les dirigeants de fonds d’investissements gagnent des fortunes. L’américain Jim Simons, par exemple, a empoché 1,5 milliard d’euros par an depuis la sortie de crise, soit en moyenne 170 000 euros par heure, soit 4 millions d’euros par jour, selon Institutional Investor's Alpha qui précise que les plus chanceux sont totalement inconnus.

En 2015, l’américain et ancien mathématicien Jim Simons, dirigeant du fonds Renaissance Technologies, était en tête des patrons les mieux payés dans le monde avec 1,5 milliard d’euros de revenu, à égalité avec Ken Griffin, patron de Citadel, un autre fonds d’investissement anglo-saxon.

Mais effectivement qui les connaît ?  Ils vivent cachés. Ils ne donnent jamais d’interview et ne font pas de télévision.  Leur communication se résume à des communiqués très techniques, destinés à la chapelle des financiers les plus pointus.

Pour justifier leurs niveaux de rémunération, les gérants de hedge funds invoquent les performances de leurs investissements.  Sur les trente dernières années, Jim Simons a offert un rendement de 34% par an à ses clients. L’année dernière, Renaissance Technologies ou Citadel ont amassé plusieurs milliards de dollars en investissant sur les matières premières. Les cours de pétrole, de métaux (cuivre, nickel) et d’or ont connu d’importantes fluctuations depuis la crise financière de 2008.

Ces gérants de fonds soulignent également le caractère aléatoire de leurs revenus. Ils ne gagnent de l’argent que si les performances financières sont au rendez-vous. Bref, ils prennent des risques.

Sans doute, sauf qu’au cours des dix dernières années, les politiques monétaires très généreuses de toutes les banques centrales du monde, y compris la BCE, ont déversé des montagnes de liquidités qui se sont plus souvent retrouvées sur les marchés financiers que dans l’industrie.

Ces patrons aux salaires mirobolants ne jouent évidemment pas dans la même catégorie que la plupart des grands patrons de l’industrie qui, eux, sont obligés de rendre des comptes à leurs actionnaires de plus en plus regardant, voire parfois à l’Etat.

Le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, en tête du palmarès français et qui est régulièrement critiqué, va paraître misérable avec ses 15 millions d’euros de revenu. Et même Bernard Arnault, le PDG de LVMH, l’homme le plus riche de France, mais qui gagne moins de 10 millions d’euros par an .

Quant au patron américain le mieux payé du secteur industriel, David Zaslav, le PDG de Discovery Communications, (Discovery Channel ou Eurosport), il n’a encaissé que 130 millions de dollars… La même année,  Jim Simons, le champion des hedge funds, touchait 1,5 milliards de dollars.

 Le patron du groupe Volkswagen, lui, a été obligé ce week end de justifier son salaire annuel de 10 millions d'euros par le risque qu'il encourt "en permanence" d'être mis derrière les barreaux. Il faut dire que les allemands ont du mal à accepter le scandale du diesel.

Dans un entretien au magazine Spiegel, Matthias Müller a néanmoins déclaré ne pas comprendre l'émoi suscité en Allemagne par les rémunérations de chefs d'entreprises industrielles. Sous entendu : on pardonne tout aux financiers qu’on surnomme les Mozart de la spéculation ou aux joueurs de football.  

Les stars du football, elles, qui comme Messi (64 millions d’euros par an) ou Ronaldo (54 millions d’euros), suscitent plus d’admiration et d’envie que d’émotion.

Les patrons de la finance internationale, les champions des produits dérivés touchent eux entre 10 et 100 fois plus dans l’anonymat le plus absolu.

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