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"Hairspray" : pas loin de valoir "Grease" ou "La Fièvre du samedi soir"
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"Hairspray": un grand bain de bonne humeur dans l'Amérique des années 60, en plein rêve américain. un rêve en l'occurrence bien secoué, mais tout finit bien.

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire Noulens est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam.

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COMEDIE MUSICALE

"Hairspray"

de Thomas Meehan, Marc O'Donnell, Marc Shaiman (musique)

Adaptation de Stéphane Laporte
Mise en scène: Ned Grujic

Avec Bart Aerts, Arnaud Allain, Laure Balon, Stan Believe, Thierry Bilisko, Guillaume Bouchède, Matthieu Brugot, Cerise Calixte, Karim Camara, Julie Costanza, Simon Gallant, Bastien Jacquemart, Tiffanie Jamesse, Malika R. Johany, Lola Jubault, Kendy, Marine Llado, Margaux Maillet, Laura Nanou, Virginie Perrier, Christian Schummer et Gilles Vajou

INFORMATION

Théâtre des Folies Bergères 

Durée : 2 heures 30 environ

Les 24 mars, 5, 7, 12, 13 et 14 avril à 20 heures
les dimanches 25 mars, 8 et 15 avril à 16 heures

Réservations: www.foliesbergere.com/Tél : 08 92 68 16 50

du lundi au vendredi, de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 18h00
32 rue Richer 75009 Paris

RECOMMANDATION

EXCELLENT

THEME

Nous sommes dans les années soixante, en plein rêve américain, période dans laquelle chacun est persuadé que tout est possible : "quand on veut, on peut". A Baltimore, une jeune ado veut se faire engager comme danseuse lors d'auditions à la télévision malgré un manque évident de physique de l'emploi : elle est petite et surtout bien boulotte. Elle se heurte alors à une Amérique raciste envers "les noirs et les gros" et foncièrement intolérante. 

Ce concours de Miss Hairspray sert en fait de toile de fond aux problèmes de société du moment et notre jeune entêtée va utiliser la musique et la danse pour manifester sa rebellion et véhiculer les valeurs importantes à ses yeux, quitte à se retrouver en prison, la "maison de poupées", pour avoir apporté son soutien aux noirs. C'est l'histoire de son combat et de son succès.


POINTS FORTS

- le spectacle va crescendo, d'une première partie très bien, qui place l'action et les personnages, à une reprise épatante après l'entracte pour aboutir à un final formidable, tant par la danse que par les chants et l'immense gaieté chorale qui se dégage de cette jeune troupe
- les années soixante sont remarquablement retranscrites : la mode, cols pelle à tarte, les costumes cintrés aux couleurs improbables, les coiffures choucroute, puis les danses, le twist comme le madison ; on se retrouve plongé dans les années yéyé avec Salut les copains et Sheila et ses couettes. Les costumes rappellent la série "Mad Men". C'est furieusement ringard !
- outre la chorégraphie excellente, elle aussi bien d'époque, cette troupe est dotée de comédiens "à voix" puissantes et bien posées, superbes
- la mère de l'héroïne est inénarrable, avec ses conseils à la noix : "méfies-toi des crooners...". Elle a le chic de la formule, évoquant sa "corpulence à géométrie variable" et se lamentant d'être "un yaourt oublié au fond du frigo : sa date de péremption est dépassée"
- mention spéciale à la mise en scène lors de la séance dans la prison ; les comédiens jouent avec les barreaux de très élégante manière et ces barreaux stylisés sont une jolie trouvaille


POINTS FAIBLES

C'est trop bien, limite un peu court !

EN DEUX MOTS

Cette comédie musicale est un bain de bon humeur, de gaieté. On rit beaucoup grâce au texte d'un humour décapant et aux réflexions saugrenues des uns et des autres : "Va Duracell, tape sur ton tambour"... Le père de Darcy parlant de son épouse, véritable armoire normande en bigoudis, dit d'elle qu'elle est "son immobilier haut de gamme". L'ensemble rappelle les comédies musicales à succès de ces années soixante, "Grease", "La fièvre du samedi soir" et piqûre de rappel à "West Side Story" en permutant les "chicanos" et les noirs. Tout est réussi dans ce spectacle, le scenario, la chorégraphie, la musique, la troupe talentueuse, le script. Bravo.


L'AUTEUR

John Waters (né le 22 avril 1946 à Baltimore) a toujours été provocateur et attiré par le "trash". Ces premiers pamphlets "Pink Flamingo" et "Female trouble" lui valent quelques soucis avec la justice mais le font entrer dans la mouvance du film underground avec un statut de cinéaste culte. "Hairspray" le fera sortir d'un public confidentiel vers une audience beaucoup plus large. 

John Waters contribue à faire connaître Johnny Deep avec "Cry baby" et fait tourner Kathleen Turner dans "Serial mother". En général, ses films font la part belle aux femmes fortes, aux formes généreuses. 

Ces films comme ses livres dénotent d'un humour noir et décalé. 

Enfin, tous ses films se situent à Baltimore, sa ville, où il fait l'apologie des excès : tous les gens sont obèses : "normal, c'est la capitale de la mayonnaise". Il décrit avec minutie la classe moyenne et celle d'en dessous : "on excelle dans tout ce qui est minable". Mais avec un humour salvateur. 

Il reste tout de même un auteur à part dans le cinéma américain.
Adapté du film de John Waters, la comédie musicale a déjà reçu 8 Tony awards aux Etats-Unis.

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