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Quand les élus de la France Insoumise se débrouillent pour échapper à l’enfer fiscal qu’ils promettent aux Français
©Capture d'écran

Dérapage à gauche

Alexis Corbière s’est fait épingler pour avoir recouru au statut d’auto-entrepreneur pour jouer son rôle de porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, durant la campagne présidentielle. La France Insoumise fustige pourtant régulièrement ce statut précaire… Les réponses d’Alexis Corbière montre une nouvelle fois l’aveuglement des politiques étatistes vis-à-vis de l’enfer fiscal dont ils font la promotion quotidienne.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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On connaît déjà les déboires immobiliers du député Alexis Corbière et de sa compagne Raquel Garrido, devenu présentatrice de télévision. Les intéressés avaient fait les gorges chaudes des medias pour avoir tardé à quitter le logement social qu’ils occupent depuis de nombreuses années. On connaît aussi des démêlés de ladite Raquel Garrido, avocate, avec les régimes sociaux dont elle dépend

Cette fois, c’est le statut d’auto-entrepreneur d’Alexis Corbière durant la campagne électorale qui fait polémique. Selon les informations distillées par la presse, Alexis Corbière aurait en effet demandé une disponibilité de son statut d’enseignant pour gagner sa vie comme auto-entrepreneur « payé à la tâche ». Encore cette formule n’a-t-elle pas été vérifiée à ce jour, et ceux qui connaissent les largesses de la fonction publique seront étonnés de voir que, pour une fois, l’Éducation Nationale n’a pas déchargé de service mais continué à payer l’un de ses enseignants détenant des mandats. 

Mais… supposons. Alexis Corbière aurait facturé chaque intervention dans les medias durant une bonne partie de la campagne. Pour pouvoir facturer ses prestations, il a recouru au statut d’auto-entrepreneur. 

Alexis Corbière face à la fiscalité de l’auto-entrepreneur

Attaqué sur ce choix qui percute frontalement les déclarations révolutionnaires de son leader (et de son parti en général), Alexis Corbière a exposé des arguments que tous les entrepreneurs comprennent très bien: le financement de la campagne n’étant pas assuré, la France Insoumise a choisi le statut d’auto-entrepreneur pour limiter les dégâts en cas de tourbillon financier.

Donc, quand la France Soumise se transforme en entreprise électorale, elle fait les mêmes raisonnements qu’un entrepreneur. Elle calcule le coût de son éventuelle dette sociale en cas de pépin, et elle ajuste ses dépenses et son activité au vu de cette prise de risque. 

C’est vrai que, dans cette perspective, le statut d’auto-entrepreneur permet d’éviter la TVA sous un certain seuil, et elle évite les indemnités de précarité du CDD, ou les indemnités de rupture du CDI. En recourant à cette formule souple, la France Insoumise a bien démontré par l’exemple en quoi le système à « taux plein » prévu pour un CDI constitue un handicap pour la création d’activité. 

On adorerait que cet aveu remplace une bonne fois pour toutes les vociférations des mêmes Corbière et compagnie sur les bienfaits d’une sécurité sociale coûteuse qu’ils veulent étendre et généraliser avec des tons d’ayatollahs. 

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