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"Maréchal nous voilà !" Quand les conservateurs américains succombent au démon de midi …
©Reuters

Ils auraient pu chanter

Ils n’ont pas résisté à la tentation. Et ils ont craqué pour Marion Maréchal Le Pen.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ils ont bossé ensemble. Pas petits groupes. Ânonnant en français les paroles de l’hymne qui avait remplacé la Marseillaise : Maréchal nous voilà ! 

Devant toi, le sauveur de la France 

Nous jurons, nous, tes gars 

De servir et de suivre tes pas 

Maréchal nous voilà ! 

Tu nous as redonné l'espérance 

La Patrie renaîtra ! 

Maréchal, Maréchal, nous voilà !

Et ils y étaient presque parvenus. Avec un accent certes détestable. Et plein de fausses notes. Mais quand même ils étaient prêts et « à l’appel suprême », ils voulaient répondre « présent ». Mais un journaliste de Fox News, un peu plus cultivé qu’eux, vint leur expliquer que tout cela avait une odeur de Vichy (ils croyaient que c’était juste une eau pétillante). Et il leur dit que Vichy  ce n’était pas très recommandable.

Dépités mais combatifs, ils se rendirent à la Conservative Political Action Conférence. Et hier, ils écoutèrent avec respect Mike Pence, le vice-président des Etats-Unis. Mais pour Marion Maréchal Le Pen qui lui succéda, ce fut l’enthousiasme. Cette assemblée du gotha conservateur américain a une moyenne d’âge qui frôle la soixantaine. À cet âge-là on en pince pour tout ce qui est jeune …

C’est alors que le démon de midi fit là-bas des ravages. Le démon de midi, c’est, pour prendre des exemples simples, quand un quinquagénaire s’éprend de la baby-sitter ou quand une quinquagénaire essaie de piquer le petit copain de sa fille. 

Personne ne put résister à Marion Maréchal Le Pen : 26 printemps seulement ! A l’applaudimètre elle terrassa aisément le britannique Nigel Farage (également convié) : 58 ans et beaucoup moins appétissant ! Par pure galanterie nous nous abstiendrons de mentionner l’âge de Marine Le Pen qui d’ailleurs a toujours été exclue de ces agapes. 

Un conservateur connu, et un des plus intelligents, Jonah Golberg vint doucher cette frénésie amoureuse. Sans illusion aucune sur les choix idéologiques de la jeune personne dont il est question ici, il diagnostiqua : « Marion Marechal c’est la Kim Kardashian du Front national ». Ce qui est flatteur pour sa féminité. Beaucoup moins pour son intellect. 

Nous ne prenons ni au tragique, ni au sérieux la présence de la petite fille de Jean-Marie Le Pen chez les conservateurs américains. Un épisode parmi d’autres d’un feuilleton à rebondissement dont nous ne nous lassons pas. Du Front national en veux-tu en voilà. Du Front national à gogo. Le FN de Jean Marie Le Pen. Le FN de Marine Le Pen. Le FN de Florian Philippot. Le FN de Marion Maréchal Le Pen. 

Nous on en reveut. On en redemande. Nous réclamons du rab. Un jour, du temps de la guerre froide François Mauriac déclara : « J’aime tellement l’Allemagne que je suis heureux qu’il y en ait deux ». Nous, nous aimons tellement le Front national que nous sommes heureux qu’il y en ait quatre. 

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