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Honneur au courage malheureux : Anne Hidalgo a capitulé concernant la sépulture de Michel Déon
©LOIC VENANCE / AFP

Pitié pour elle

L'écrivain va enfin pouvoir avoir une tombe au cimetière du Montparnasse. La mort dans l'âme, la maire de Paris a cédé.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Paris outragé… Paris brisé… Paris martyrisé… Et Paris assassiné… En ce sombre mardi, Anne Hidalgo a fait recouvrir d'un voile noir la façade de l'Hôtel de Ville. Les employés de la mairie ont été priés, sous peine de sanction, de venir travailler avec un brassard de deuil. Elle avait même demandé à l'archevêque de Paris de faire sonner  le glas de Notre-Dame. Et ce perfide ecclésiastique lui avait répondu : "Seulement quand vous mourrez, madame. Mais encore, ça n'est pas sûr". Nous tenons ici à nous associer au deuil d'Anne Hidalgo. D'autant plus que, avec une chronique odieuse, nous nous sentons un peu responsable de sa détresse.

Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle s'était battue nuit après nuit, jour après jour pour que Michel Déon n'ai pas de tombe à Paris. Pensez donc, les cendres d'un réac, d'un royaliste, d'un maurassien, enfouies dans le sol parisien, cela aurait pu corrompre une terre qu'elle voulait garder pure de toute souillure…

Dans son combat, Anne Hidalgo guettait désespérément de sa fenêtre l'arrivée de renforts. Des manifestants progressistes éclairés, criant "Déon ne passera pas". Des délégations outrées des familles des défunts enterrés au cimetière de Montparnasse venus dire qu'ils n'accepteraient pas qu'un homme de droite repose auprès des leurs.

Rien. Personne. Le désert. Grande était la solitude de Mme Hidalgo. Elle attendait Grouchy, et c'est Blücher qui vint. Sous la forme d'une pétition, signée par plus d'une centaine d'écrivains et d'éditeurs, la plupart classés à gauche. Ils demandaient fermement qu'une sépulture soit accordée à Michel Déon. Et Anne Hidalgo, à bout de force, capitula.

Elle avait perdu une bataille. Et aussi la guerre. Il nous faut ici lui témoigner notre compassion attristée. Mais nous devons aussi nous interroger sur les temps que nous vivons. Une déplorable  époque où il faut que l'intelligentsia française se mobilise contre une furie sectaire pour obtenir que soient respectés la décence la plus élémentaire, l'intelligence et le talent. Il n'y a pas de quoi être fier des années d'aujourd'hui.

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