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État PS : pas encore élue, la gauche se prépare déjà à faire le ménage chez les hauts fonctionnaires
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Epuration politique

François Hollande l'a assuré en février, « les hauts fonctionnaires liés au système Sarkozy devront forcément laisser la place à d’autres ». Et le cas d'Henri Proglio sur lequel Anne Lauvergeon pourrait tenter de prendre sa revanche montre que les patrons ne seraient pas épargnés

Bertrand Janicaud

Bertrand Janicaud

"Bertrand Janicaud" est chef d'entreprise.

Il écrit sous pseudonyme.

 

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Après dix années de disette, les grognards du PS ont les crocs ! Et François Hollande semble bien décidé à offrir à ses troupes le scalp des hauts fonctionnaires et grands patrons ayant traité avec l’ennemi de droite.

Jusqu’au bout, le candidat socialiste est décidé à mettre ses pas dans ceux de François Mitterrand… jusqu’aux excès de la chasse aux sorcières qui avait suivi l’élection de 1981. « Les hauts fonctionnaires liés au système Sarkozy (sic) devront forcément laisser la place à d’autres », a d’ailleurs assuré François Hollande en février.

Le PS semble oublier que de l’eau a coulé sous les ponts depuis 1981. Et que la gauche est aujourd’hui majoritaire au Sénat, préside la quasi-totalité des départements et régions, ainsi que la plupart des grandes villes de France. Sans pluralité dans la haute fonction publique (comme c’est le cas aujourd’hui, où fonctionnaires de gauche et de droite travaillent sans problèmes ensemble) et dans les entreprises publiques, François Hollande va créer un État PS tout-puissant.

Préfets et policiers de droite au placard

Presque tous les préfets actuellement en poste aux quatre coins du pays ont été nommés par la droite, puisque la gauche n’est plus aux affaires depuis la claque électorale de 2002. Est-ce à dire que le corps préfectoral dans sa totalité va être changé ? Que les préfets qui servent depuis dix ans la République sont des suppôts de la droite chargés de remplir des missions partisanes ?

Qu’une grande majorité de ces préfets soient plutôt marqués à droite est assez logique et ne présage pas d’un manque d’éthique professionnelle. Qu’a-t-on d’ailleurs à reprocher au corps préfectoral sur les années passées ?

Et que penser de la mise au placard annoncée de Frédéric Péchenard et de Bernard Squarcini. Le patron de la police et celui de la DCRI (renseignements) ont pour seul tort d’être « proches de Nicolas Sarkozy » dixit François Hollande, qui évoque sans plus de précisions des « manquements ».

Des « manquements », il n’y en a pourtant guère eu du côté de la police au moment du drame de Toulouse quand il s’est agi de retrouver et de neutraliser en un temps record Mohamed Merah. Et que le PS le veuille ou non, le professionnalisme et l’expérience de Frédéric Péchenard et de Bernard Squarcini n’y sont pas pour rien.

Henri Proglio : de l’art de virer un patron qui réussit !

La situation d’Henri Proglio, objet d’attaques ad hominem de la part de Michel Sapin, est encore plus ubuesque. Non seulement les socialistes n’ont rien d’autre à lui reprocher que sa « proximité à Nicolas Sarkozy » (selon Manuel Valls), mais le bilan du patron d’EDF est unanimement salué.

Mais qu’importe que les performances industrielles d’EDF aient atteint des records ces derniers mois ! Qu’importe que les comptes de l’entreprise publique soient dans le vert et que la paix sociale ait (enfin) été trouvée avec les syndicats ! Henri Proglio est « sarkozyste », et il doit payer ce crime de lèse-majesté.

Et qui pour le remplacer ? Il se murmure que François Hollande songerait à Anne Lauvergeon, qui pour le coup joue pleinement son rôle de capitaine d’industrie à la sauce socialiste depuis le début de la campagne en tapant joyeusement sur Nicolas Sarkozy à toute occasion.

Une vraie patronne de gauche, prête à servir l’État PS… et ce malgré quelques casseroles embarrassantes. Le bilan d’Atomic Anne à la tête d’Areva est loin d’être reluisant : une dette qui a explosé et oblige son successeur à préparer (en douce) un plan social et de nombreuses zones d’ombre sur le rachat catastrophique d’Uramin, le dernier caprice d’Anne Lauvergeon qui aura coûté 1,8 milliards d’euros à la France.

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