Atlanti-culture
"Qui ne dit mot consent" : c'est troublant, très bien écrit, mais suscite un certain malaise
LIVRE
« Qui ne dit mot consent »
d’Alma Brami
Ed. Mercure de France
200 pages
16 euros 90.
RECOMMANDATION
BON
THEME
Un couple apparemment sans histoire déménage à la campagne avec ses deux enfants. L’isolement soudain bouleverse le quotidien de la famille. Le mari, qui semble se soucier du bonheur de sa femme, passe une petite annonce afin de lui trouver une amie qui puisse s’installer directement à domicile pour davantage de proximité avec elle. Mais les intentions apparemment louables de l’homme s’avèrent beaucoup plus troubles et l’attitude de l’épouse, d’une passivité incompréhensible, se révèle aussi inquiétante. S’ensuit une lente descente aux enfers dans une atmosphère conjugale écrasante.
POINTS FORTS
-Le suspense, palpable dès le début du livre, est habilement mêlé à un humour rassurant qui se colore peu à peu d’angoisse, créant une atmosphère troublante qui fait l’originalité du texte.
-Les descriptions des personnages sont nettes et cruelles, peignant des femmes grotesques aux allures d’animaux, comme si le milieu familial devenait un laboratoire d’expériences médicales inquiétantes, une île perdue abritant une faune étrange, ce qui contribue à maintenir le lecteur en haleine dans un univers déconcertant.
-L’écriture riche et soignée sonne bien souvent juste et rend nettement les sentiments fluctuants du personnage principal, entre jalousie et résignation, moquerie et désespoir.
POINTS FAIBLES
L’histoire est extrêmement sombre et, si le côté suffocant et malsain de l’ambiance familiale est rendu avec brio, il n’est pas sans susciter un certain sentiment de malaise chez le lecteur. Ceux qui recherchent dans un livre une agréable distraction devront passer leur chemin.
EN DEUX MOTS
Un roman glaçant pour les amateurs de suspense, parfois oppressant mais très bien écrit.
UN EXTRAIT
« Du bouillon et deux gélules. Je n’avais plus de force. J’étais comme ma mère dans ses draps satinés mauves, mon mari me passait de la lotion sur le visage, me coupait les ongles, arrangeait mes cheveux. J’écoutais leur joie ». ( p 175)
L'AUTEUR
Alma Brami, née en 1984, française vivant à Hong Kong, mène de front une carrière d’écrivain et de comédienne. On lui doit notamment les ouvrages « C’est pour ton bien », « Lolo » et « J’aurais dû apporter des fleurs ». « Qui ne dit mot consent » est son septième roman.
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