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INSEE : le rapport sur le contrôle des emplois sous contrôle étrangers en France qui révèle que nous atouts et nos faiblesses ne sont pas nécessairement là où on le pense
©Alex E. Proimos

L'assiette du voisin

L’Insee dévoile ce jeudi 1 février son étude sur le nombre de salariés en France employés par des entreprises étrangères. Un bon moyen de faire un petit comparatif avec les entreprises tricolores.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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L'étude en question.

Difficile de ne pas se rappeler la petite sauterie qui a eu lieu à Versailles entre Emmanuel Macron et plusieurs chefs d’entreprises mondiales. Aux vues de toute la stratégie de communication employée, il était inconcevable d’en ressortir sans plusieurs accords d’investissements massifs

C’est dans ce contexte que l’Insee publie son rapport sur le nombre de salariés français employés par des firmes étrangères

10% des effectifs du privé à la fin 2015

En 2015, 28 100 entreprises étrangères étaient présentes sur le sol français. Elles y employaient 1,8 millions de personnes, soit 10% du nombre total des actifs du privé en France (18 millions d’après l’Insee). L’Insee constate aussi que la moitié des entreprises étrangères concentrent leurs emplois dans des entreprises de tailles intermédiaires quand les deux tiers des multinationales françaises font le pari des grandes entreprises. 

Au niveau des secteurs d’activité, les chiffres de l’Insee mettent en évidence que les multinationales étrangères ont tendance à privilégier les secteurs à forte valeur ajoutée (industrie, commerce, et automobile) tout en réalisant des chiffres d’affaires importants. 

Le Crédit impôt recherche, niche fiscale intouchable 

Un peu plus loin dans le rapport vient la question des coûts salariaux. Et contre toute attente, l’Insee affirme que le coût horaire français n’est pas si élevé que cela et qu’il est bien en-deçà du coût salarial étranger. Ainsi, la moyenne étrangère par salarié serait de 61 100€ dans les multinationales étrangères et de 55 500€ dans les multinationales françaises. Et quand l’Insee montre en plus que les entreprises étrangères concentrent plus d’emplois que les firmes hexagonales dans les secteurs à forts dégagements, on se dit qu’il y a un loup.

Comment les entreprises étrangères peuvent-elles tenter le pari français alors qu’un enfer administratif et fiscal les attend ? L’une des réponses possibles tient en trois lettres : CIR, Crédit Impôt Recherche. Cette aide a permis à de nombreuses entreprises de s’installer et de se développer en France, tout en créant des emplois. 

En somme, les entreprises étrangères dépensaient, en 2015, 5,4 milliards d’euros et mobilisaient 6% de leurs effectifs sur de la R&D, contre 3% pour les entreprises françaises. 

Si l’effet sur l’emploi est évidemment louable, certaines entreprises profitent du secret fiscal autour de cette aide pour en détourner l’usage. Sujet sensible donc, puisqu’il s’agit d’une minorité, aucun homme politique ne se risque à attaquer cette "niche fiscale". En 2013, un rapport de la Cour des comptes avait été censuré du fait "d’un lobbying effréné de plusieurs sociétés sur des membres de la commission" assure la rapporteure.

Reste maintenant à savoir de quoi la suite sera faite. Car après la réunion versaillaise présidée par Emmanuel Macron, de nouveaux investissements sont prévus. En contrepartie, l’UE considère toujours le CIR comme un objet de dumping social et compte bien l’enterrer. Jusqu’à enterrer 10% des effectifs salariés privés en France ?

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