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Mais pourquoi ces critiques 
anti-web ? La campagne numérique 
tient ses promesses
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Présidentielle 2.0

Si la campagne officielle n'est pas à la hauteur des espérances, la web-campagne, elle, est bel et bien au rendez-vous. Internet permet l'émergence d'un débat citoyen multipliant sources d'information et sources d'expression.

David Lacombled

David Lacombled

David Lacombled est journaliste de formation. Après ses missions gouvernementales comme chargé de cabinet entre 1993 et 1995, il devient consultant et fonde en 1997 la Société européenne de conseil et de communication, Orange bleue. Il est aujourd'hui directeur délégué à la stratégie des contenus du Groupe Orange. En mars 2013, il a publié Digital Citizen, manifeste pour une citoyenneté numérique chez Plon.

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Lire sur ce même sujet, un point de vue différent : 
2007-2012 :  Comment Internet a perdu  sa créativité en s'institutionnalisant

Certains disent que nous vivons la première véritable campagne présidentielle de l’ère Internet. Or d’autres – et parfois les mêmes  l’avaient déjà affirmé pour les précédentes campagnes en 2002 et en 2007… Tous ont raison : car il ne s’agit en réalité pas du même Internet. Une croissance en surface mais aussi en nature : Internet est un média organique, mutant.

On entend aussi – et une étude récente s’en fait l’écho– que si la campagne présidentielle 2012 manque de fond, c’est la faute d’Internet : le temps réel, les petites phrases, le bashing, la guignolisation...

« La forme, c'est le fond qui remonte à la surface » disait l’écrivain. Rappelons juste quelques éléments de contexte.

Un reproche récurrent fond/forme

Le manque de fond a toujours été un reproche formulé à l’encontre des politiques. Déjà dans l’Antiquité, c’est la rhétorique qu’on accusait de séduire au détriment du fond ! Admettons le aussi, c’est le dernier média apparu qui « trinque » : on avait accusé successivement la radio et la télévision…

La nature particulière de l’élection présidentielle

Le caractère plébiscitaire de l'élection que nous vivons, poussant à se dévoiler, incite certainement les internautes à se tourner vers des formats plus divertissants qu'informatifs. Au risque d'entraîner la Web campagne vers l'anecdote.

Beaucoup déplorent que certains sujets ne soient pas évoqués. C’est un paradoxe propre à la prétérition puisque, de ce fait, ils sont évoqués.

Le temps réel n’est pas le seul fait d’Internet

L’emballement du temps de l’info vient de bien plus loin que l’émergence d’Internet lui-même. Les chaînes d’info continues, et aux premiers postes CNN dans les années 1990, ont développé un syndrome de la « Samaritaine » : il se passe toujours quelque chose, même lorsqu’il ne se passe rien… Au risque parfois d’une cacophonie des émetteurs et d’une certaine « schizophrénie » des spectateurs. Au risque, aussi, de démultiplier les effets au moment où ceux-ci deviennent à leur tour émetteurs d’informations.

Paradoxalement, Internet joue un effet stabilisateur dans ce flux d’info : l’arrêt sur image, la possibilité de revoir et le fameux « fact checking » qui permet de valider la véracité des propos et des chiffres.

Internet est un média pluriel

A force de le considérer comme une entité à part entière, un média, on en vient inévitablement à développer des contresens en mettant sur le même plan un tweet et un site d’information, un blog et un site d’un parti politique, un troll et un journaliste… Tout cela coexiste sur Internet et c’est ce qui en fait un outil démocratique et de la liberté d’expression. C’est pourquoi, il faut sans cesse promouvoir une approche responsable et citoyenne : à la fois chez les émetteurs et chez les utilisateurs - puisque sur Internet cette frontière n’existe plus. 

D’où l’importance fondamentale des « vigies » d’Internet qui prouvent par un décryptage facétieux que la vigilance et l’esprit critique sont des armes citoyennes. Le devoir du citoyen sur Internet consiste à ne pas se laisser bercer par n’importe quel message. Avec eux, devenir citoyen est un plaisir !

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