"Psychothérapie de Dieu" : l'image de Dieu à la merci des hommes ? <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Psychothérapie de Dieu" : l'image de Dieu à la merci des hommes ?
©

Atlanti-culture

Il est étonnant de voir à quel point les hommes peuvent se servir de leur croyance en Dieu pour assouvir leurs propres pulsions intellectuelles, culturelles, politiques. Boris Cyrulnik a sa petite idée là-dessus...

Paul Lelievre pour Culture-Tops

Paul Lelievre est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

LIVRE 

« Psychothérapie de Dieu » 

de Boris Cyrulnik

Ed. Odile Jacob

314 pages. 

RECOMMANDATION 

BON

THEME 

Comment comprendre que la croyance en Dieu dans certains contextes est positive et que dans d’autres elle mène à l’intégrisme? Que se passe-t-il dans  le cerveau lors d’une prière, lors d’une extase mystique? Quelles sont les racines psychosociales de la croyance? Comment peut-on comprendre scientifiquement les effets souvent psychothérapeutiques et parfois pervers de la religiosité? C’est à toutes ces questions que Boris Cyrulnik s’attaque dans un essai pédagogique, accessible à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre ce que c'est que croire, le tout, sur des bases scientifiques et psychanalytiques.

POINTS FORTS

• Les connaissances de Boris Cyrulnik dans des domaines très variés lui permettent d’analyser le phénomène religieux dans de nombreux aspects, tout en justifiant ses thèses sur des données statistiques, médicales et scientifiques assez objectives.

• Cet essai est écrit dans un style très fluide et accessible à tous les publics.

POINTS FAIBLES

• Pour ceux qui connaissent bien la psychanalyse, les sciences humaines et ont un certain recul par rapport à la religion, cet essai n’apporte pas de découverte majeure ni d’analyses véritablement nouvelles sur le sujet. 

• L’essai se répète un petit peu.

EN DEUX MOTS 

Dans cet essai, Cyrulnik pose en principe que lorsque croire en Dieu c’est aussi supporter que d’autres prient un autre Dieu ou d’autres Dieux; lorsque la communauté n’est pas simplement un rempart pour se protéger du monde mais qu’elle est aussi l’occasion d’avoir confiance en soi pour  vivre dans celui-ci, sereinement, au contact de la différence, la religion et la croyance en Dieu ont des effets positifs sur le bien être de l’individu qui croit et peuvent  contribuer au bonheur de tous, même à celui des autres, des « sans-dieu », les athées. 

A l’inverse c’est l’ombre de l’intégrisme qui plane sur les esprits lorsque la croyance comble des manques affectifs profonds et qu’elle ne supporte plus l’épreuve du doute. 

Mais au-delà de ce risque, les nouvelles générations, qui mettent l’accent surtout sur la « spiritualité » qu’apportent les différents courants religieux, portent en elles l’espoir de vivre, religieux ou non, dans la paix et l’harmonie.

UN EXTRAIT 

« La religion est un phénomène humain majeur qui structure la vision du monde, sauve un grand nombre d’individus, organise presque toutes les cultures… Et provoque d’immenses malheurs! Pour comprendre cette terrifiante merveille, il faut associer des disciplines différentes comme la psychologie développementale, la clinique de l’attachement, les expériences psychosociales et les découvertes récentes du fonctionnement cérébral. Ces données hétérogènes, en s’harmonisant, créent une nouvelle affectivité : l’attachement à Dieu. »

L’AUTEUR 

Boris Cyrulnik est neuropsychiatre et directeur d’enseignement à l’université de Toulon. Il est celui qui, en France, a fait connaître au Grand public le concept de « résilience »,  fort d’une expérience particulière lors de son enfance qu’il a su sublimer (il a échappé de peu aux nazis et à la déportation qui a, par malheur, emporté ses parents). 

Il apporte par ses recherches une explication claire et abordable à de nombreux phénomènes psychosociaux.    

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !