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PSG-OM : le puissant impuissant face au misérable miséreux
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Clasico

Le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille se retrouvent ce dimanche au Parc des Princes dans le cadre de la 31e journée de ligue 1. Au-delà du choc footballistique, le téléspectateur assistera surtout à une confrontation de stratégies entre un club qui dépense à tout-va et un autre qui a fermé le robinet à euros...

Philippe Verneaux

Philippe Verneaux

Philippe Verneaux est journaliste sportif et auteur de L'argent dans le sport (2005, Flammarion). Il anime le blog sportmood.fr.

 

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Ce PSG-OM, faut-il l’appeler le Tragico, la pièce se jouant ce dimanche soir en un acte sur la scène du « Parc du Prince » (du Qatar) entre les deux protagonistes au rang le plus élevé de notre football ? Il en présente tous les ressorts de la tragédie en tout cas, excepté celui de l’amour réciproque.

Curieusement, cette haine inextinguible qui motive Parisiens et Marseillais depuis des lustres semble faire une pause en une période où les deux clubs connaissent l’un et l’autre les affres de l’angoisse existentielle. L’enfer n’est plus l’autre. Depuis un an, Paris n’est plus dans Paris et la cité phocéenne se bat contre elle-même. Deux nouveaux modes de vie se sont littéralement installés, deux philosophies, opposées à l’extrême. Et qui, l’une comme l’autre, ne mènent pour l’instant, c’est le moins qu’on puisse dire, qu’au doute voire à l’échec complet.

Le PSG ne compte désormais plus son argent tandis que l’OM a décidé de l’épargner. L’Emir du Qatar a ouvert en grand son oléoduc à pétrodollars, Margarita Louis-Dreyfus a fermé le robinet à euros. Les stars, vraies ou fausses, affluent vers la capitale, elles partent ou sont sur le point de l’être sur la Canebière. On achète le talent d’un côté, on tente de le conserver de l’autre. Force est de constater que le résultat est le même. Paris rame et Marseille coule…

Pour la première fois sans doute, terrasser l’ennemi lors d’un Clasico ne primera pas sur tout le reste. L’urgence est à la validation des stratégies mises en place. Au PSG dont l’ambition affichée est de devenir « l’un des plus grands clubs du monde (dixit le patron, Nasser Al-Khelaïfi) », on a d’emblée joué la carte - aussi efficace jusqu’à maintenant que de faire ses besoins dans un violon - des millions, rien que des millions. Cent cinq déjà décaissés en matière de transferts, record d’Europe, avec pour « effets »  une régression en Championnat (de leader à 2e), des éliminations en cascade (dont deux piteuses, en Ligue Europa et en Coupe) et des vedettes au rendement de starlettes et à l’esprit de camaraderie de mercenaires. Seule progression notable par rapport à l’ère précédente, celle enregistrée en terme de communication de crise et orchestrée par le Directeur sportif Leonardo, affublant à merveille le casque de colonel de pompiers, son deuxième métier depuis son séjour au Milan AC.

A l’inverse, à Marseille, on a donné priorité absolue à l’équilibre des comptes. Sous la pression de la veuve de Robert Louis-Dreyfus, fidèle au vœu de son mari de ne pas lâcher le club mais pas au point comme ce dernier de le tenir sous perfusion financière. Vincent Labrune, le discret mais décidé bras droit de la propriétaire, a respecté le plan à la lettre. Conservant sa confiance à Didier Deschamps tout en écrémant son effectif, le président a cru lui redonner cohésion et confiance. Que nenni. L’OM, malgré une embellie hivernale, s’est étalé de tout son long, surtout en Championnat avec pour conséquence une sinistre absence l’an prochain en Ligue des Champions. Déprime absolue de l’entraîneur et des joueurs emblématiques, tous virtuellement en partance vers des horizons plus bleus.

Ce soir, on devrait donc assister à un spectacle inédit dans le théâtre de la Ligue 1. Mais à un vrai et passionnant duel d’acteurs. Le puissant impuissant face au misérable miséreux…

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