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Comment ne pas rater votre prochaine présentation au bureau (et savoir s'il faut ou non raconter une blague pour détendre l’atmosphère)
©Flickr/Victor1558

Bonnes feuilles

A la fois drôle et sérieux, ce livre d'exercices est un concentré de techniques à utiliser pour ne plus craindre de parler en public. Découvrez comment faire de vos prises de paroles des moments agréables pour vous... et votre auditoire ! Extrait du livre "97 exercices pour prendre la parole n''importe où, n''importe quand, avec (presque) n''importe qui !" de Chilina Hills et Geneviève Smal, aux éditions Eyrolles (2/2).

Chilina Hills et Geneviève Smal

Chilina Hills et Geneviève Smal

Chilina Hills (Franco-britannique) et Geneviève Smal (Belge) sont deux reines de la prise de parole, avec plus de 50 ans d'expérience (à elles deux, bien entendu). Coachs, formatrices, conférencières et auteures, elles partagent le même plaisir : celui de mettre le feu aux orateurs en herbe ou à ceux qui sont déjà chevronnés, et transformer des présentations barbantes en événements magiques. Responsables politiques, personnalités de tout poil, chefs d'entreprise, commerciaux, avocats ou managers, ceux et celles qui sont passés entre leurs mains ne les oublient jamais !

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Les orateurs adooorent introduire très longuement leur présentation. Soit en parlant d’eux-mêmes et de leurs succès, soit en remerciant les membres éminents de l’assemblée (« Messieurs et Mesdames, en vos titres et fonctions »… Bon sang, comment peut-on encore prononcer cette phrase ?!).

Ce n’est pas une surprise : votre introduction, si elle est aussi fade et longuette, tout le monde s’en fiche. Pis : elle plombe votre discours. Le public, qui était peutêtre heureux de vous entendre, perd son écoute. Et voilà votre intervention qui s’écrase sur le sol comme une fiente de mouette. Platch !

Le vif du sujet

Avertissement : ça surprend agréablement.

Durée : aussi vite que peut rayer votre feutre.

Matériel : • votre prochaine présentation. Cela peut être un discours, un cours, une allocution, etc. ; • un feutre rouge. Un gros.

Objectif : droit au but

Prenez vos feuilles, votre cours, votre préparation : supprimez au feutre rouge vif les remerciements excessifs et inutiles (90 % des remerciements en gros). « Merci à Jean-Pierre d’être parmi nous, c’est un grand honneur, merci à ma maman qui m’a tellement soutenu, à mon papa qui a toujours cru en moi, même si ça n’a pas toujours été facile, au ministre Trucmuche qui nous fait le grand plaisir d’assister à la cérémonie, à la présidente de notre association, nous sommes très touchés de votre présence ici… » Oh là là quelle plaie, rayez-nous tout ça !

Réduisez votre présentation au minimum. Un exemple de présentation inutile : « Je m’appelle Norbert, j’ai 56 ans, j’ai trois enfants, j’ai divorcé il y a trois ans, je travaille depuis vingt-six ans au service marketing, j’ai réussi pas mal de missions depuis que je suis chez Ploumtchou & Co ; je dois dire que je suis assez fier de moi. Et c’est donc en cette qualité de grand communicateur que je viens vous parler aujourd’hui. »

Ça vous rappelle certainement quelqu’un…

Alors, votre âge, vos enfants, votre situation familiale, sauf si ces informations vont servir la suite de la présentation, on s’en moque. Dites juste ce qu’il faut pour assurer votre légitimité et c’est tout. Il aurait été préférable de dire : « Bonjour, je suis Robert, chef du service marketing depuis des années, je suis passionné de communication interpersonnelle, et aujourd’hui j’ai très envie de vous faire découvrir un monde inédit. Accrochezvous, on va décoller ! »

Un autre exemple ?

« Bonjour je m’appelle Monsieur Burton (avez-vous remarqué ? Les profs n’ont jamais de prénom). Je suis professeur de littérature anglaise depuis dix-sept ans et je peux vous dire que c’est n’est pas vous qui allez me chahuter ! J’en ai puni vertement plus d’un. Je pourrais vous en raconter. Personne n’a jamais gagné contre moi. Ouvrez vos manuels… » Et à la place : « Bonjour, je suis Richard Burton, votre nouveau prof de littérature. Cette année, nous allons voyager dans le temps, je vais prendre ma DeLorean et je vais vous dévoiler comment les auteurs du passé ont influencé l’avenir. »

Il y a une autre phrase, trop souvent entendue en début de présentation, à oublier définitivement : « Je vous promets, ça ne va pas durer longtemps. »

Il va de soi (enfin apparemment pas pour tout le monde) que le public entend : « ça va être horrible, très long et vous n’allez rien apprendre, mais de grâce, restez, partagez ma souffrance de devoir parler en public, je suis tellement mauvais ».

Si nous apprenons que vous, lecteur ou lectrice de ce livre, vous placez ce « ça ne va pas durer longtemps » dans une de vos prises de parole en public, ça va barder !

Alors, rayez, barrez, supprimez.

Entrez dans le cœur du sujet comme Lucky Luke saute sur un cheval. Avec entrain et en nous faisant rêver.

Et si je démarrais par une blague ? Non ? Je fais quoi alors?

Démarrer par une blague ? Non. Mauvaise idée. Il n’y a rien de pire qu’une blague qui tombe à plat. Notre conseil : laissez cela aux comiques professionnels (et même eux ont du mal à démarrer avec une blague !). Si vous êtes quelqu’un qui manie bien l’humour, vous pouvez bien sûr tenter le coup… Mais, très franchement, même quand c’est le cas nous avons remarqué que le public s’attend rarement à entendre de l’humour dès votre introduction, et il ne se rend pas compte que vous en faites (sensation horrible pour l’orateur — c’est du vécu !) : vous le prenez à froid, et ça ne marche pas. Donnez-lui au moins le temps de chauffer avant de faire de l’humour.

Il y a d’autres façons très engageantes de commencer qui sont moins risquées. Dans tous les cas, comme pour l’exercice précédent, entrez dans le vif du sujet : faut les accrocher, nom d’un chien !

Important, crucial même : avant de chercher à formuler votre intro qui déchire (bon, on exagère un peu, mais il faut qu’elle accroche un maximum et/ou qu’elle soit engageante !), faites d’abord tout le reste (objectif, angle, message, cf. « Fixer un objectif » et « Le message »). Ce sera bien plus facile à trouver — d’ailleurs, l’introduction qui déchire va bien souvent être cachée quelque part dans votre message — et vous serez donc sûr qu’elle sera pertinente !

Voici quelques types d’intro qui font leur petit effet : • raconter une histoire — nous y avons consacré un chapitre entier (cf. « Raconter une histoire… ») ; • poser une question ; • surprendre/provoquer ; • montrer quelque chose, un objet, une image forte ; • commencer par une citation (moins puissant que les autres ci-dessus, mais pas mal quand même selon la citation !).

Extrait du livre "97 exercices pour prendre la parole" de Chilina Hills et Geneviève Smal, aux éditions Eyrolles

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