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Convention du MoDem : mais à quoi sert le parti de François Bayrou dans la France macronienne  ?
©Reuters

Influence

Le congrès du Modem se déroule ce weekend à Paris. Le parti est en forme : il a des députés et est représenté au gouvernement. Mais qu’apporte-t-il vraiment a la ligne politique de la majorité ?

Jean Petaux

Jean Petaux

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, a enseigné et a été pendant 31 ans membre de l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux, jusqu’au 1er janvier 2022, établissement dont il est lui-même diplômé (1978).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, son dernier livre, en librairie le 9 septembre 2022, est intitulé : « L’Appel du 18 juin 1940. Usages politiques d’un mythe ». Il est publié aux éditions Le Bord de l’Eau dans la collection « Territoires du politique » qu’il dirige.

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Atlantico : Le Congrès du Modem se déroulera ces 16 et 17 décembre à Paris. François Bayrou y accueillera notamment le Premier ministre Edouard Philippe ou encore Jean Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale. Alors que le parti centriste dispose de 47 députés et deux représentants au gouvernement, comment évaluer l'influence réelle du parti sur la ligne politique du gouvernement ? 

Jean Petaux : Le groupe Modem est le troisième des groupes parlementaires représentés à l’Assemblée nationale depuis le renouvellement législatif de juin dernier. Les députés « bayrouistes » représentent un peu moins de la moitié des députés LR, lesquels, de surcroit, ne sont pas tous unis c’est le moins que l’on puisse dire. Même si LREM dispose d’une majorité parlementaire absolue à elle toute seule, il serait totalement erroné de ne considérer les députés Modem que comme des supplétifs du groupe dominant. Pour autant le « fait majoritaire » impose un mode de fonctionnement qui, pour l’heure, ne met pas en évidence l’influence les députés Modem. Si le gouvernement était dans la situation qu’a connu Michel Rocard entre 1988 et 1991, la recherche d’une majorité passerait nécessairement par un groupe comme le Modem qui, du fait de sa position « charnière » serait en mesure de peser beaucoup plus sur l’orientation et le cours des travaux parlementaires. Seul un examen minutieux de l’exercice du droit d’amendement et les conditions de son exercice pratique permettrait de mesurer exactement combien de fois cette opportunité aurait été actionnée.

Qu'est ce que le gouvernement n'aurait pas pu accomplir sans le Modem ?  

 La loi dites de « moralisation de la vie politique » doit beaucoup au Modem. C’était une des conditions sine qua non pour que la formation de François Bayrou fasse alliance avec La République en Marcha. On peut aussi ajouter à l’inventaire une succession de considérations sur l’école dont Jean-Michel Blanquer a  la charge en tant que ministre de l’ Education nationale mais qu’il connait tout particulièrement pour avoir été recteur et DEGESCO.

Alors qu'Emmanuel Macron a pu "remporter" le 1er tour de la présidentielle avec 4.0 points d'avance sur le 3e (24.01% contre 20.01% pour François Fillon selon les chiffres du ministère de l'intérieur), qui lui ont permis d'être au second tour, le désistement de François Bayrou peut être apparaître comme décisif. Au regard de ces circonstances, peut on considérer que l'influence du Modem est en adéquation avec son importance dans la victoire ? 

Clairement non… Vous avez parfaitement raison de rappeler dans l’exposé de votre question que le « ralliement » de Bayrou en février 2017 a apporté 4 ou 5% à Emmanuel Macron dans les sondages d’intention de votes et depuis ce moment-là Emmanuel Macron a toujours été devant François Fillon, jusqu’au 1er tour, de 4 points. Mais il faut aussi garder à l’esprit que l’influence ce n’est pas nécessairement ce qui se voit et se mesure. Cela peut prendre la forme de rencontres, d’échanges, de « semi-victoires » et de « semi-défaites » où ont pu, tout aussi bien, être  passés des messages discrets mais efficaces.

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