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Laurent Wauquiez saura-t-il transformer son joli succès personnel en succès pour les Républicains ?
©ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Nouveau départ

"Aujourd'hui la Droite est de retour... Cette élection marque le début d'une nouvelle ère pour la droite ..." Laurent Wauquiez ne boudait pas son plaisir ce dimanche soir en prenant la parole après l'annonce de son élection à la présidence de LR.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Le nouveau patron des Républicains qui avait été adoubé par François Fillon (-discrètement), et par Nicolas Sarkozy (-un peu plus ouvertement), dans la dernière ligne droite de sa campagne ,veut "tourner la  page, tout reconstruire  avec de nouveaux visages"... Laurent Wauquiez a remporté un double succès : son score bien sûr avec 73.554 voix, soit 74,64% des suffrages, mais aussi la participation :  presque 100.000 adhérents ont voté, non pas en se déplaçant dans des  bureaux de vote mais par Internet . Un vote sécurisé, garanti par le contrôle de la haute Autorité présidée par la juriste Anne Levade. Un mode de scrutin destiné à prévenir les contestations   dues à un nombre insuffisant de bureaux de vote qui avaient conduit à l'affrontement Copé-Fillon en 2012, un épisode qui avait provoqué une véritable rupture au sein du parti qui s'appelait alors l'UMP. Pour l'heure les accusations d'élection illégitime et de vote truqué restent sans fondement.

Les adversaires du champion, Florence Portelli et Mael de Calan doivent donc se contenter de 16,11% (15 876 voix) pour la première et 9,25% (9113 voix) des suffrages pour le second et dernier.

L'équipe de Laurent Wauquiez redoutait une élection étriquée, au point qu'elle se plaisait à   pronostiquer une participation ridiculement faible, en espérant naturellement déjouer les pronostics. Le chiffre de presque 100.000 votants apparait comme une bonne surprise, un signal de ressaisissement des militants sonnés par les échecs électoraux du printemps dernier. Car Laurent Wauquiez savait que le nombre de votants présumés (basé sur le nombre d'adhérents à jour de cotisation le 1er janvier 2017), ne correspondait pas à celui des adhérents actuels. Les échecs électoraux, le tsunami Macron qui a entrainé des figures LR dans son sillage, en a fait des ministres et des élus "Constructifs", ont découragé nombre de militants qui ont tourné les talons ou n'ont tout simplement  pas renouvelé leur adhésion. Dans le huis clos des bureaux politiques Bernard Accoyer avait d’ailleurs déploré cette baisse de renouvellements des cartes (à l'été on parlait de 30% d'adhérents en moins).

Laurent Wauquiez se pose donc en premier opposant à Emmanuel Macron qu’il qualifie de "complaisant sur le communautarisme" et auquel il reproche son "manque de fermeté face à l'intégrisme". Avec ce discours, le courant social libéral que veulent incarner Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand a-t-il encore a place au sein de LR ? Ou bien la droite de Laurent Wauquiez va-t-elle se rapprocher du Front National comme Marine le Pen l'y invite, et alors que Nicolas Dupont-Aignan parlait de "franchir le Rubicon" encore ce week-end dans les colonnes d’Atlantico ?  Les propos de Virginie Calmels, appelée à devenir la vice-présidente du Parti ,("la question d'une alliance ne se pose pas pour le moment" a-t-elle déclaré sur BFM TV), jettent un certain trouble alors que le credo des Républicains jusqu'alors était  "Pas d'alliance avec le Front National "; cette déclaration  apporte de l'eau au moulin de ceux qui, à l'instar du Premier Ministre Edouard Philippe ou Bruno Le Maire, ont tourné le dos à LR et préféré travailler avec le chef de l'Etat ( qui applique une partie du programme de la droite ), en créant d'abord le groupe " les Constructifs" au Parlement, puis un nouveau parti de centre droit,  "AGIR" . Hier soir Gilles Boyer, ancien collaborateur d'Alain Juppé et conseiller d'Edouard Philippe à Matignon, twittait d'ailleurs : " Il y a des soirs où on se sent bien là où on est ". Aujourd'hui tout est ouvert. Pour l'heure les centristes de l'UDI ont déjà dit "non" à une alliance avec le nouveau chef des Républicains. Valérie Pécresse qui a créé son club de réflexion " Libre, réfléchit. Xavier Bertrand également. Le juppéiste Mael de Calan avec qui Alain Juppé a posé la semaine dernière mais pour qui le maire de Bordeaux n'a pas fait campagne, a rappelé que "La droite ne peut pas gagner sans le centre... Laurent Wauquiez sait qu'il n'y a pas de victoires possibles sans la droite modérée". C'est également ce que laisse entendre   Gérard Larcher, le président du Sénat qui invite Laurent Wauquiez à "rassembler toutes les sensibilités et reconstruire autour d’un projet"...Pour gagner les futures élections ... A droite ou au centre ? Les temps changent mais l'équation demeure.

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