"Sensualité bien élevée" : Belle actrice, belle carrière, belle image, bon livre <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Sensualité bien élevée" : Belle actrice, belle carrière, belle image, bon livre
©

Atlanti-culture

Philippe Jousserand pour Culture-Tops

Philippe Jousserand pour Culture-Tops

Est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.
Voir la bio »

LIVRE

Sensualité bien élevée

De Christine Delaroche

Éd. Dacres 

193 pages

RECOMMANDATION

EXCELLENT

THÈME                                                                                                            

Après un peu plus de cinquante ans de carrière, la comédienne Christine Delaroche se retourne sur son riche parcours et publie un recueil de souvenirs très variés, instructifs, tendres et souvent souriants.

POINTS FORTS

1) D’abord il y a un  ton, une intimité immédiate, comme si Christine Delaroche considérait son lecteur comme un proche, presque un ami à qui elle a décidé de confier une grande part d’elle-même. Pas tout, mais beaucoup.

2) Elle est encore au Conservatoire quand elle devient du soir au lendemain une vedette. En mars 1965, elle est l’une des interprètes du célèbre feuilleton « Belphégor ou Le Fantôme du Louvre » aux côtés de Juliette Gréco et d’Yves Rénier. Diffusés le samedi soir à 20h30 alors qu’il n’existe qu’une seule chaîne de télévision, les quatre épisodes la font entrer dans presque tous les foyers français ; sa carrière est lancée. « Belphégor a changé ma vie », dit-elle.

2) Même si elle a commencé à travailler très vite, elle s’est quand même consciencieusement formée à son métier de comédienne. Un exemple à suivre pour toutes celles qui ont la vocation. Elle a reçu l’enseignement de Tania Balachova et de Jean-Laurent Cochet, suivi le Cours Dussane, et surtout elle a été admise au Conservatoire national dans la classe de Robert Manuel, puis dans celle de Fernand Ledoux. Rien de telle qu’une formation classique pour affronter cinquante ans d’une carrière intense et surtout très variée.

3) Derrière tous ses souvenirs apparaît en filigrane une véritable déclaration d’amour au théâtre. Le théâtre dans tous ses genres, tous ses états : les classiques (Shakespeare, Molière), les grands auteurs (Sartre, Moravia, Guitry), les comédies de boulevard, les pièces policières (« La Souricière » d’Agatha Christie, « Le Troisième Témoin »)… Car sur une scène, Christine Delaroche sait tout faire : jouer, chanter, danser. Bien avant que la vague des musicals ne déferle, elle a souvent été à l’affiche de comédies musicales, « Mouche » avec Jean-Claude Drouot, « Mayflower » aux côtés de Stone et Charden, et « Napoléon » où elle fut la Joséphine de Serge Lama pendant quatre ans.

4) Le plus étonnant dans la carrière de Christine Delaroche est qu’elle a abordé son métier sous toutes les facettes possibles. Le cinéma (avec Vittorio De Sica, Bourvil ou Montgomery Clift), la télévision (Claude Barma, Jean-Christophe Averty), la chanson (elle a enregistré de nombreux disques et a même fait partie au temps des yéyé de la bande de « Salut les copains »), les jeux télévisés et le doublage (elle a prêté sa voix entre autres à Susan Sarandon, Cher et Diane Keaton).

5) Jolies pages, émouvantes, sur son amie Corinne Le Poulain, décédée brutalement en 2015. Elles avaient le même âge et le même emploi, mais entre elles, la concurrence - toujours vive entre comédiennes - n’a pas joué. « Elle me manque tous les jours, écrit-elle. Alors j’ai décidé d’occulter sa mort pour adoucir mon chagrin : pour moi, elle est encore vivante et le sera toujours… »

POINTS  FAIBLES

Ce peut être un parti pris et c’est le sien : Christine Delaroche a choisi de n’évoquer au fil de ces pages que les aventures heureuses et les personnages sympathiques qu’elle a croisés dans sa carrière. Du coup, la vie d’artiste paraît aisée, fluide et toujours agréable. Pas sûr…

EN DEUX MOTS

Lancée brutalement par le feuilleton « Belphégor », entré depuis dans les annales de la télévision, Christine Delaroche a mené sa carrière de comédienne sur tous les fronts. Un solide talent, un joli physique et une passion de tous les instants pour son métier n’expliquent pas tout : les qualités de cœur (assez rares), qui affleurent involontairement dans le récit de ses souvenirs, ont dû peser dans l’affection que lui portent le public et les gens du métier.

UN EXTRAIT

« C’est ça, le bonheur au théâtre : rien n’est figé, c’est un art vivant, et demain est un autre jour. »

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !