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Mais qui sont ces stars de la banque qui demandent à Paris les salaires identiques à ceux qu‘ils pourraient toucher à Londres ?
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Atlantico Business

Le gouvernement va exonérer de charges les dernières tranches des hauts revenus.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais on attire bien les banquiers avec des bonus. C’est bien connu.

Les personnels des banques qui vont quitter Londres au lendemain du Brexit n’auront plus de raison de refuser d’atterrir à Paris. Parce qu’on a enfin compris pourquoi la place de Paris ne réussissait pas à attirer les banques de la City qui préféraient aller à Francfort ou au Luxembourg.

On a compris que la majorité des banques préparaient une installation à Francfort et ne choisissaient pas l‘Allemagne pour son climat ou pour la qualité de ses restaurants.

Enfin, pragmatisme oblige, la France s’est résolue à admettre que si on voulait attirer les stars de la banque sur les Champs Elysées ou à la Défense, il fallait les payer comme ils en avaient l’habitude à Londres ou comme on leur promettait de l’être à Francfort ou à Luxembourg. Actuellement, quand un cadre dirigeant gagne deux euros dans la City, il sait qu’une fois à Paris, il ne lui en resterait qu‘un seul. Il n’hésite pas longtemps.

Le Premier ministre a convaincu la majorité qui discute le budget qu’il fallait lâcher du lest sur les hauts salaires de la banque. Les directeurs de départements et de branches, les traders surtout, se verront donc exonérés de charges sur la dernière tranche de leur salaire (au delà de 100 000 euros par ans) ce qui permet d’exonérer les bonus et les primes.

Alors, ce projet est une peu compliqué à mettre en œuvre. Sur le plan juridique, il crée une inégalité devant l’impôt, sauf qu’il s’agit là d’une charge sociale. Il va néanmoins falloir passer l’examen au Conseil d’Etat.

Mais cette affaire est plus compliquée encore sur le terrain politique, puisqu‘elle revient à donner un avantage supplémentaire à des cadres qui sont déjà largement gâtés par leur vie professionnelle. Dans un pays comme la France où on n’aime guère les banques et surtout l’argent des autres, ça risque de mal passer dans l’opinion.

Sur le plan budgétaire, l’évaluation du manque à gagner de ce geste fiscal oscille entre 150 millions d’euros et 300 millions d’euros. La fourchette est large, autant dire qu’on ne sait rien.

Et on ne sait surtout pas qui sera concerné.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que la France a l'opportunité d’attirer des captivités de banque assurance qui avaient élu domicile à Londres. Ce qui est certain, c’est que la plupart des établissements français de banques et d’assurances ont des légions de salariés qui travaillent à Londres ; Société Générale, BNP, Crédit agricole, Axa … et beaucoup de directions financières de très grandes entreprises, la question est de savoir où ils vont aller se poser après le Brexit : Luxembourg, Francfort, Dublin, Rotterdam ou Genève ?

La question est aussi de savoir quels sont les critères de choix possibles. Ils sont nombreux, la position géographique, les conditions de vie, les équipements du pays d’accueil et bien sûr la fiscalité.

Et dans le paquet fiscal, il y a tous les éléments qui touchent à la vie de l’entreprise, il y a aussi la fiscalité qui touche aux personnels. La fin de l’ISF a déjà décidé beaucoup de français expatriés à Bruxelles ou ailleurs de rentrer. Les allègements des charges sur le revenu des dirigeants et des stars de la banque les décideront à ne pas s’opposer à revenir au pays. Et si les dirigeants reviennent, ils reviennent avec quelques milliers d’emplois dans leurs bagages.

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