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Fin de campagne : 
les « spin doctors » en roue libre
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Zone franche

Création du ministère de ceci, augmentation de la taxe sur cela, invention de dispositifs toujours plus inédits... Les « spin doctors » des candidats sont à fond jusqu’au jour J. Je les envie.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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C’est sans doute un peu tard sur ce coup parce que l’élection est imminente et que les meilleures places sont déjà prises (encore que, tout va si vite...), mais en 2017, je veux mon job de conseiller/homme à idées d’un candidat à la présidentielle !

Lequel ? Peu importe. Ils disent tous à peu près la même chose, que les Français sont très très malheureux et qu’il faut les protéger des forces du marché en augmentant les impôts et en dépensant un maximum d’argent public à l’aide de dispositifs totalement inédits. Après, ce sont juste les arbitrages qui changent un poil à la marge et en fonction des clientèles traditionnelles (les profs pour le PS, les toubibs pour l’UMP) ou des impératifs ponctuels de triangulation (le contraire).

Mais c’est justement ça qui peut être vraiment marrant, dans le boulot de concepteur de propositions fracassantes qui font du bruit sur le Web : il faut constamment réinventer le fil à couper le beurre et tous les moyens sont bons. Là par exemple, je dis chapeau à l’initiateur de la « banque de la jeunesse » sarkozyste, qui vaut son pesant de cacahouètes. D’accord, en vingt-quatre heures à peine, elle s’est transformée en un simple site Web façon « meilleurtaux.com » mais pour les cadeaux de Noël, même livrés avec un trimestre de retard, c’est surtout l’intention qui compte.

Il faut dire qu’il était un peu obligé de donner un os à ronger aux moins de trente ans, le président-candidat. Plus à l’aise chez les consommateurs de médicaments contre l'ostéoporose que chez les amateurs de remèdes anti-acnéiques, il s’est dit ― enfin, l’un de ses « spin doctors», même si je ne sais pas si l’expression est encore à la mode parce qu’on ne l’entend plus guère, s’est dit ― qu’une banque pour les jeunes, ça ferait bien. Une sorte de distributeur de billets générationnel, quoi.

Les gars de chez Hollande ont dû avoir chaud aux fesses parce qu'ils ont immédiatement expédié leur champion à la CGPME assurer qu’il pérenniserait la mission du « médiateur du crédit », un machin qui est un peu la banque des jeunes pour les petits patrons. C’était un bon réflexe parce que, la veille encore, ils étaient à fond sur la présentation d’un « grand ministère de l’Égalité » ― un truc flou et piqué sans vergogne à leurs homologues du Modem mais bourré de potentiel.

De toute manière, il n’en faisait rien, le Bayrou. Et puis, au point où il en est...

Tiens, d’ici à ce que Mélenchon débarque avec un ministère de la Condition ouvrière et Marine Le Pen avec une banque des Français de souche, il n’y a qu’un pas qui sera certainement franchi dans les jours qui viennent. « Spin doctor », c’est vraiment mon boulot idéal de dans cinq ans.

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