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Quelques petits éléments de réponse à ceux qui considèrent que la décroissance permettrait de réduire les inégalités et de sauver la planète
©Reuters

Un pas en arrière

De nombreux apôtres de la décroissance se font entendre de plus en plus bruyamment, dans les librairies ou sur les plateaux de télévision. Or, peut-on parler de saturation des besoins dans un monde où les trois quarts des êtres humains manquent de ressources ?

Mathieu Mucherie

Mathieu Mucherie

Mathieu Mucherie est économiste de marché à Paris, et s'exprime ici à titre personnel.

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« Un nombre croissant d’entre eux partageait cette opinion selon laquelle leur plus grosse erreur aurait été dès le début de descendre des arbres. D’aucuns même affirmaient qu’avec les arbres déjà… et qu’on aurait mieux fait de ne pas quitter les océans », Douglas Adams, Le guide galactique.

Des tacherons post-marxistes reconvertis de justesse dans l’écologie profonde et, hélas, aussi, quelques personnes de grande valeur (Natacha Polony…) convergent vers l’idée que la croissance (ou ce qu’il en reste…) est sale, vaine, souvent injuste, parfois abjecte, et qu’à tout prendre l’humanité devrait changer de valeurs, changer de thermomètre pour le moins, souffler, faire une pause, peut-être même tenter un bond en arrière ou un pas de côté, cultiver des légumes (la sobriété heureuse de Pierre Rabhi), s’auto-organiser sur des bases communautaires et villageoises, etc.

Je vais encore jouer le rôle du sans cœur, du libéral (de toute façon c’est la même chose pour beaucoup de gens !) : je rejette la « décroissance » en bloc, toutes mes cellules vomissent ce concept, tout en moi est archi-opposé à ce gloubi-boulga de bons sentiments, de slogans et de phrases creuses : l’économiste (1), l’investisseur long terme, le père et le chrétien (2), et le fan de science-fiction (3).

1/ L’économiste dit merde à la décroissance

 « Si vous pensez que les besoins et les désirs humains sont infinis, alors il existe un nombre infini de secteurs nouveaux dans lesquels on peut lancer un nombre infini d’entreprises où se créera un nombre infini d’emplois. La seule limite, c’est l’imagination humaine », Marc Andreessen.

Un jour, Eve a croqué dans la pomme, et depuis nous ne vivons plus dans un monde d’abondance mais de rareté ; bien que chrétienne dans ses premières fondations, la science économique prétend être un peu comme l’oral de rattrapage du pêché originel (les économistes sont rarement modestes, à la différence des philosophes, des sociologues, des journalistes…). Toute ma discipline est basée sur la rareté, donc sur un a priori archi-favorable envers la croissance : nous étudions le mystère de son apparition il y a quelques siècles (après des millénaires de fortunes aléatoires), les moyens de la diffuser, les chausse-trappes à éviter pour ne pas la perdre (ne jamais confier tous les pouvoirs monétaires à des satrapes déflationnistes, par exemple…), les façons de mieux la répartir, et même la question de sa pertinence ultime pour le cas où un jour nous atteindrions le Graal assez terrifiant de la satisfaction des besoins (la notion d’état stationnaire est bicentenaire, on la date de JS Mill !).   

L’analyse économique est ainsi une affaire très sérieuse, qui a mobilisé quelques uns des plus grands esprits depuis en gros David Hume et Adam Smith : nous n’avons pas attendu Paul Jorion pour nous interroger sur les limites de notre connaissance, ni Jean-Marc Jancovici pour nous interroger sur les limites physiques ou géologiques de notre objet. Je me demande ce que tous ces esprits supérieurs depuis trois siècles, tous ces géants sur lesquels nous nous appuyons même sans le savoir, auraient pensé du gourou Serge Latouche, des excités du club de Rome, de leur décroissance en chantant (faux). Des avatars de Malthus.

Nous avons tendance à oublier ce que fût la misère de l’ère pré-capitaliste, pré-croissance, pré-urbaine. La douce simplicité pastorale est une blague. La consommation de masse en particulier est le plus souvent dénoncée par des tartuffes et par ceux qui ne supportent pas la vulgarité de la démocratisation qu’elle porte en elle. Comme le notait Schumpeter, l’éclairage électrique n’améliore pas grandement le confort de quiconque est assez riche pour acheter un nombre suffisant de chandelles et pour payer des domestiques afin de les moucher. De nos jours, il faut une bonne dose de culot pour psittaciser sur la saturation des besoins dans un monde où les trois quarts des êtres humains manquent de ressources pour des besoins primaires, et il ne faut pas avoir peur du ridicule pour l’écrire sur Internet (l’outil le plus geek, le plus mondialisé, le plus consumériste).   

Comme le note Branko Milanovic, qui sait un peu de quoi il parle en matière d’économie internationale, ceux qui réclament plus de loisirs ne réalisent pas que dans nos sociétés, partout, le succès et le pouvoir sont glorifiés, qu’ils sont exprimés en termes monétaires, et que la monnaie s’obtient, même chez Marx, largement à travers le travail, le sien ou celui des autres. La seule façon de sortir de cette boucle, c’est d’en finir avec le matérialisme ambiant, avec l’échange marchand, avec la monnaie : vaste programme !!! En clair, la décroissance ne peut reposer (à moins d’être imposée de force) que sur une mentalité de décroissance très largement acceptée, après un changement de socle idéologique et même anthropologique à l’échelle mondiale. Et après on dit que je suis trop ambitieux avec mes idées de monnaie hélicoptère, de taux négatifs ou de remise chrétienne des dettes pour les grecs et pour d’autres !!

Je repense dans ces moments là à une nouvelle de Dino Buzzati (La leçon de 1980, dans le K), où la paix et l’harmonie sont rétablies sur Terre parce que le Père éternel décide la mort chaque semaine le mardi à minuit du personnage qui, à ce moment là, est le plus puissant au monde. Au bout de quelques mois, les dictateurs rendent les armes, le moindre PDG démissionne, tous les conflits disparaissent. Une quarantaine d’infarctus judicieusement distribués avaient suffi pour arranger les choses. Solution ingénieuse, peu coûteuse et élégante, mais à vocation métaphorique et humoristique : dans le monde réel, nous continuerons la lutte pour les places, pour les honneurs et pour l’argent...

Alfred Sauvy racontait l’expérience suivante : lorsque l’on demande à des gens « quelle augmentation de vos revenus vous permettrait-elle de satisfaire vos besoins ? », ils répondent en moyenne : « une augmentation d’un tiers environ ». Lorsqu’on revient interroger ces mêmes personnes dix ans plus tard et que leur revenu a de fait augmenté d’un tiers (de nos jours, ce serait plutôt 20 ans plus tard…), leur réponse reste inexorablement : « un tiers de plus ». Mettre fin à cette course n’est pas chose facile, surtout si on a en tête la géométrie du désir décrite dans les œuvres de René Girard. Les « ya ka fo kon » de la décroissance vont se heurter non aux méchants capitalistes mais aux ressorts souterrains des sociétés humaines, le désir mimétique chez l’Homme, l’envie pour les foules.

Nos décroissantinologues répondront que ce n’est pas ça du tout, et puis qu’il faut penser davantage aux aspects qualitatifs (et vous croyez qu’on fait quoi ?), qu’il ne faut pas se focaliser sur le PIB qui est une mesure très imparfaite (ils ont bien raison, mais pour d’autres raisons que celles qu’ils invoquent), qu’on n’y comprend rien de toute façon, qu’il faut tout « ré-échanter » (par de la magie blanche ou par de la magie noire ??). En tous les cas, la vie frugale et communautaire n’attire pas grand monde. Dans un très beau texte des années 70, Robert Nozick analysait avec malice le mouvement des Kibboutz. Un terreau idéologique favorable, des expériences réussies, un élan messianique… mais, au final, jamais plus de quelques pourcentages de la population israélienne n’a adhéré. 

2/ L’investisseur long terme, le papa et le chrétien refusent tout compromis avec Serge Latouche (dont la thèse en 1966 s’intitulait La Paupérisation à l’échelle mondiale… à une époque de très nette élévation des niveaux de vie, comprenne qui pourra !) : le pessimisme décroissantiste est une attaque contre l’Esprit Saint, n’est pas sérieux quand on s’occupe d’un enfant, et n’a jamais rapporté grand-chose sur les marchés.

Le chrétien espère, et se méfie des millénaristes, des gnostiques et des néo-joachimistes qui pullulent dans les sectes de la décroissance (Henri de Lubac, au secours, ils reviennent !!). Les prophètes de malheur sont souvent de faux prophètes, la Bible hébraïque en est pleine et nous recommande de nous méfier. Ces gens sont souvent obsédés par la bombe démographique : il ne faut pas les pousser longtemps pour les entendre tenir des propos abjects sur le contrôle autoritaire des naissances. Ceci est incompatible avec la Genèse (Croissez et multipliez-vous-vous) et avec tout le reste d’un héritage spirituel qui, de toute façon, n’a pas attendu 1968 pour prôner une certaine modération, des taux d’intérêt nuls ou négatifs, le respect des oiseaux depuis au moins Saint François, etc.

L’investisseur de long terme a en tête des taux d’actualisation assez bas. C’est une façon de faire confiance, de ne pas injurier l’avenir, de se contenter de rendements modestes du moment qu’ils se déploient au loin dans le futur. Mais en cas de décroissance, toutes les horloges économiques et financières seraient déréglées : si demain rapporte certainement moins, alors autant consommer tout de suite, et après moi le déluge. Pourquoi investir si l’avenir économique est démonétisé ? C’est un paradoxe qu’on ne rencontre jamais dans la littérature décroissantophile, et pour cause : ces gens se présentent comme longtermistes, mais la conséquence directe et immédiate de leur schéma, s’il s’appliquait un jour, dans les business plans et dans toute allocation de ressources, serait un mix peu appétissant de fatalisme aquoiboniste et de courtermisme jamais vu jusqu’ici. Pourquoi investir aussi si les risques ne sont pas acceptés, dans le climat de précaution et de catastrophisme qui entoure la décroissance ? L’investisseur sait que quand on invente le bateau, on invente le naufrage...

Certains répondront que pas du tout, ils visent des investissements verts et citoyens. Bah tiens. Mais, en bonne logique anti-machine et anti-globalisation, je crois surtout qu’ils n’ont pas réfléchi au problème : comment se projeter (investir, c’est toujours un peu emprunter à l’avenir) sans perspectives de croissance, donc de gains matériels ?       

Tout ce que nous pouvons faire en réalité, c’est éduquer nos enfants pour qu’ils ne soient pas trop matérialistes, qu’ils aient un peu en tête le beau, le vrai et le bien, et assez d’esprit critique pour ne pas se laisser embobiner par des idéologues. Et écrire des petites chroniques sur Atlantico, bien sûr.      

Quant à ceux qui pensent que cela ne ferait pas une grosse différence car la croissance aurait déjà disparu « depuis les années 70 », ou qu’elle ne serait plus qu’une forme d’illusion nominale ou de rémanence rétinienne, je leur demande de réfléchir un peu, à partir d’un exemple de Larry Summers. On vous diagnostique un cancer (notez que, de nos jours, on précise souvent bon ou mauvais cancer, ce qui est déjà révélateur car naguère TOUS les cancers étaient mauvais), et on vous pose la question : préférez-vous être soigné avec les technologies de 1980 (au prix de 1980) ou avec celles de 2017 (au prix de 2017) ? Sérieusement ?

3/ le fan de science-fiction ne peut pas adhérer à un projet de luddites qui pourrait empêcher la vision de Constantin Tsiolkovski !!      

Respectons la Terre, d’accord. La Terre est notre berceau. Mais on ne va tout de même pas vivre éternellement dans notre berceau. Mars n’est pas loin. On peut déjà entrevoir des milliers d’exo-planètes. On ne va tout de même pas perdre 1000 ans (comme dans un épisode de Fondation d’Asimov) coincés dans une nouvelle ère intermédiaire anti-techniciste pour « reprendre notre respiration » et faire plaisir à Al Gore & Leonardo di Caprio, alors que nous avons notre destin si près de nous, sous les yeux...

Il est inconcevable pour moi de ne pas voir le premier pas de l’Homme sur Mars avant de mourir, parce que je pense à ce que diront les historiens du futur sur notre génération qui jacasse sur le principe de précaution au lieu de prendre ses responsabilités (les capsules Apollo qui atteignirent la Lune embarquaient moins d’électronique qu’aujourd’hui la moindre BMW d’un dentiste !) : donc, je voudrais que l’argent du QE soit reversé à la NASA, pas aux banques ou à Greenpeace ou aux escrocs de l’éolien. Je n’ai que faire d’une société où on s’en va bras dessus bras dessous traire les vaches. Je veux qu’on puisse établir un plan B (une base permanente autonome sur Mars), qu’on investisse massivement dans la recherche médicale, qu’on repousse encore la souffrance un peu plus. Il se trouve qu’il faut de l’argent pour tout cela, mais surtout une vision large qui ne dévalue pas l’avenir a priori, un peu de constance et du courage dans les investissements, là où nos décroissantophiles ne parlent que de vie simple & modeste.

Et puis, surtout, je veux des réponses à des questions fondamentales, je n’ai que faire des diversions ou des désertions qu’implique l’adhésion à la décroissance : depuis Gattaca, comment allons nous encadrer le génie génétique, depuis 2001, comment allons nous travailler avec des intelligences artificielles, depuis Blade Runner ou Westword, où se situeront les frontières entre l’Homme et toutes ses créations plus ou moins à son image, etc. Ce n’est pas par un simple demi-tour qu’on pourra affronter ces défis : il faudra les regarder bien dans les yeux, voir si nous sommes capables de faire le tri entre les aspects positifs et les aspects deshumanisants, tenter, faire des erreurs, les corriger. Des perspectives auxquelles échappent nos décroissantolâtres, trop occupés à aménager des carrés de légumes bio dans leurs jardins éco-responsables (au secours, Orwell, reviens !) pour vraiment s’intéresser aux sujets qui fâchent, aux sujets qui vont nous permettre de mieux nous connaitre. Quand l’auteur de science-fiction montre la Lune, le décroissantologue regarde le doigt.  

J’ai cité Douglas Adams en tête de cette petite chronique. Tous les lecteurs du Guide Galactique savent que notre civilisation, comme toutes les autres, « traverse trois stades distinctement reconnaissables : celui de la Survie, celui de la Recherche, enfin celui de la Sophistication, également connus sous le nom de stades du Comment, du Pourquoi et du Où ?. Par exemple, le premier stade est caractérisé par la question : Comment peut-on manger ?, le second par la question : Pourquoi mange-t-on ?, et le troisième par la question : Où est-ce qu’on va déjeuner ? ».

Les partisans de la décroissance pour tout le monde sauf pour eux font mine de rester au stade de la Recherche, ce qui permet d’avantageuses postures pseudo-philosophiques, ils feignent d’oublier que la majorité des habitants des pays développés ont migré depuis un bon moment vers le stade de la Sophistication, vers les strates les plus hédonistes de la pyramide de Maslow, et que cela ne signifie nullement chez eux une baisse du matérialisme, tout au contraire : nos post-matérialistes de choc sont désormais scotchés à leurs téléphones portables, ils seraient bien incapables de s’en débarrasser et n’en ont nullement l’intention : pour eux, l’arrivée d’un nouvel épisode de Game of Thrones est plus important qu’une élection ou que la réédition des œuvres de Jacques Ellul, et c’est une tendance de fond ; Homo Festivus a gagné, le Dernier Homme aussi peut-être. C’est triste ou consternant, les jeunes adultes occidentaux passent des heures devant des jeux vidéo, mais… là, c’est le paternalisme qui parle, et contrairement aux décroissantistes je me censure dès que je commence à parler comme un apparatchik do-gooder qui voudrait que tout soit politique ou que tout le devienne, ou plus exactement que tout le monde se cale sur ses préférences. Dominique Meda voudrait une société qui ressemblerait à une Agora ouverte 25 heures par semaines. Natacha Polony ou Marcel Gauchet ou Alain Finkielkraut (et moi) aimerions une société qui ressemblerait peut-être à une vaste bibliothèque.  Mais je sais que je ne peux pas l’imposer, et que cela vaut probablement mieux comme ça. Nos enfants feront un peu mieux que nous, c’est tout ce que l’on peut espérer. Alors on se démène pour eux, et cela donne… de la croissance.

Concluons.

Le charabia à base de lois thermodynamiques de Nicolas Georgescu-Roegen (le fondateur du mouvement décroissantiste) est indigeste, et il prend l’eau de partout. D’un point de vue technique, si Elon Musk ou un autre parviennent à continuer la percée sur le solaire et sur les batteries, il ne restera rien de tout cela. Hélas, les mauvaises idées peuvent survivre longtemps dans le débat public même quand elles sont massivement démenties par les faits… 

A mon avis, ce concept de décroissance devrait rejoindre un pandémonium de concepts foireux, en compagnie de « démocratie Est-allemande », « économie mixte », « protectionnisme éducateur ». J’ai tout de même peur à chaque fois que je rentre dans une Fnac et que je vois cette littérature millénariste de bas étage envahir petit à petit le rayon économie. D’ordinaire, j’ai plus de sympathie pour les idéologues réactionnaires, mais au moins Joseph de Maistre a le bon goût de ne pas rendre mes livres préférés de plus en plus introuvables...

Je me rassure en me rappelant que le préfixe dans décroissance indique bien que cette famille (tribu ?) n’est pas capable de s’agréger autour de valeurs positives : elle ne sait que critiquer la société actuelle, ce qui est facile, et au fond ce qui ne fait que compléter ladite société, qui adore les faux débats, les alternatives illusoires, les « mutins de Panurge » comme disait Philippe Muray. Dieu merci, les gens de gauche, qu’ils soient anciens chevènementistes, anciens trotskistes, anciens tiers-mondistes, ont toujours tendance à se diviser en chapelles. Cause toujours, voilà le slogan. Pendant ce temps, la Chine avance, l’Asie la suit, l’Argentine se réveille, l’Amérique accueille encore quelques entrepreneurs soucieux de défricher des terres nouvelles et de coloniser l’espace ; et ensuite, je l’espère, confrontés au ridicule, nos Malthusiens retourneront là d’où ils viennent et d’où ils ressortent par intermittence, dans les poubelles (pas éco-responsables du tout) de l’Histoire.

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