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"Georges Gasté. Un Orient sans mirages" : Loin des clichés colonialistes
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Atlanti-culture

Pascal Duthuit pour Culture-Tops.

Pascal Duthuit pour Culture-Tops.

Pascal Duthuit est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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EXPOSITION

Georges Gasté. Un Orient sans mirages

INFORMATIONS

Musée Lambinet

54, boulevard de la Reine

78000 Versailles

Jusqu'au dimanche 18 février

Ouvert tous les jours sauf le vendredi et les jours fériés, de 14h à 18h

Tél : +33(0)1 30 97 28 75

RECOMMANDATION 

           EXCELLENT

THÈME

Le musée Lambinet à Versailles nous propose une exposition consacrée à Georges Gasté (1869-1910), un peintre et photographe atypique qui nous restitue l'essence de l'Orient, loin des clichés colonialistes de l'époque.

Au delà de l'histoire d'une vie et d'une oeuvre, la commissaire d'exposition a invité des artistes contemporains, français et orientaux, à réagir à l'oeuvre de Gasté, ouvrant un dialogue entre le passé et le présent de l'Orientalisme.

Quelques soixante tableaux et quatre-vingt-dix photographies nous racontent l'Orient à l'aube du XXème siècle, avec une surprenante modernité. 

POINTS FORTS

Une exposition passionnante d'un artiste totalement oublié, à découvrir dans un élégant hôtel particulier du XVIIIe siècle à Versailles; visite qui pourra compléter une visite programmée du château...

Georges Gasté, un artiste atypique, peintre et photographe, a totalement hypnotisé la commissaire d'exposition, Aude de Tocqueville,  qui a croisée sa route en 2010, tel un mirage, en découvrant des archives oubliées dans une vieille maison de Bourgogne depuis près de 100 ans.

Avec l'énergie de son enthousiasme, elle nous fait partager cette découverte de l'oeuvre de Gasté, sur les traces de ses longs séjours au Maghreb, puis en Egypte et finalement en Inde.

L'intérêt de cette exposition repose aussi dans son témoignage ethnographique de l'Orient, au delà de la qualité artistique de l'oeuvre peinte et photographique, indéniable, qui fait de Gasté bien autre chose qu'un simple peintre orientaliste dans la définition académique de la fin du XIXe siècle.

Gasté est un amoureux de l'Orient comme Gauguin du Pacifique, chacun recherchant à sa manière une immersion totale dans ces cultures, loin des fantasmes de l'Occident.

Unissant peinture, photographie et installation video, l'exposition a invité des artistes contemporains - Nadia Benchallal, Jean de Boysson, Jacques Chauchat, Hugues Decointet, Faisal Samra - à réagir à l'oeuvre de Gasté. 

Leurs propositions artistiques contemporaines nous interpellent étrangement sur la permanence entre passé et présent de l'Orientalisme, donnant un caractère intemporel  à l'oeuvre de Gasté.

Une peinture et un regard photographique très moderne de Georges Gasté nous racontent l'Orient dans la réalité de son vécu; et ni ses magnifiques portraits, ni ses paysages ou ses scènes de rue ne peuvent nous laisser indifférents .

A ne pas rater la projection du très beau film documentaire de 23 mn sur "Gasté, de l'ombre à la lumière", dans l'auditorium du musée.

POINTS FAIBLES

L'éclairage artisanal des tableaux est très moyen. C'est dommage. Le musée devrait se doter d'un éclairage digne de ce nom...

EN DEUX MOTS

" Ce qui est vrai, c'est de peindre avec son cœur, et alors, peut-être, parle-t-on à la passion de quelques-uns. " Georges Gasté.

L'AUTEUR

Né à Paris le 30 août1869, Georges Gasté intègre l'atelier du peintre académique Alexandre Cabanel, à l'école des Beaux-arts (1887-1890).

A partir de 1894, il s'installe pour quatre ans à Bou Saâda, en Algérie; puis pour quatre ans encore, au Caire; avant de se fixer en Inde où il meurt prématurément le 12 septembre 1910, à Madurai.

Travailleur infatigable et rêveur acharné, Gasté a nourri son inspiration de ses voyages : sa vie, à la croisée des civilisations chrétienne, musulmane et hindoue, fait écho à celles des rares peintres orientalistes qui choisirent de vivre l'Orient plutôt que de le rêver.

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